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Beaucoup de facteurs freinent le développement de l’autonomisation socio – économique des femmes vivant avec handicap

ByAdministrateur

Fév 8, 2022

BUJUMBURA,7 fév (ABP) – L’autonomisation socioéconomique de la femme handicapée comme toute autre femme non handicapée est indispensable au moment où les femmes sont au cœur des équilibres familiaux, et jouent un grand rôle en matière de santé, de développement et d’éducation, selon Mme Solange Nisabwe, présidente de l’association Burundaise pour la promotion des droits des femmes handicapées (ABPDFH), lors d’une interview qu’elle a accordée à l’ABP vendredi le 4 février 2022.

Selon Mme Nisabwe, malgré le pas déjà franchi par la femme vivant avec handicap en participant aux activités génératrices de revenus et qu’elle est apte et prête à contribuer au développement du pays et non seulement tirer profit du travail des autres, il y a beaucoup de facteurs qui freinent le développement de son autonomisation socio-économique de la femme vivant avec handicap.

Selon elle, les femmes vivant avec handicap sont pour la plupart des cas dans des situations financières précaires, et ont peu d’autonomie financière et même fréquemment, vivent des situations de survie. Elle a aussi ajouté que la majorité de ces dernières sont peu formées, peu qualifiées et ont un taux de chômage deux fois plus élevé que celui des autres personnes qui n’ont pas d’handicap.

Lors de la participation des activités de développement ou génératrices de revenus dans différents secteurs dont celui du commerce, l’agriculture, élevage et autres, les personnes handicapées dont les femmes, suite à leur mobilité réduite, ne sont pas capables de déplacer, eux-mêmes, leurs marchandises, le fumier ou autres choses dont elles ont besoin pour bien accomplir leurs activités.

Mme Nisabwe explique qu’elles doivent payer chaque fois le transport et les taxes une fois arrivé à leur point de vente, ce qui fait qu’elles enregistrent des pertes.

Elle a aussi mentionné que les femmes et filles handicapées sont exposées aux violences de toutes sortes dont les violences physiques, économiques, et sexuelles basées sur le genre, expliquant aussi que les femmes et les filles vivant avec handicap sont victimes de leur faiblesse physique ou économique et subissent des conséquences liées à ces violences étant seules parce que certaines n’ont pas accès à l’information suite à leur handicap. Elle a donné l’exemple des femmes sourdes-muettes, les femmes aveugles et autres.

La présidente de l’association (ABPDFH) qui milite pour les droits des femmes handicapées a profité de cette occasion pour plaider contre l’imposition des taxes envers les personnes handicapées dont les femmes vivant avec handicap. Elle a demandé à l’Etat d’aider les personnes handicapées d’avoir des moyens de déplacement dont les béquilles et autres appareils dont elles ont besoin à bas prix, arguant que les appareils dont les personnes vivant avec handicap ont besoin sont très chers comparativement aux moyens dont elles disposent.

Pour ceux qui ont de l’emploi, elle demande à la mutuelle de la fonction publique de les prendre en charge en tenant compte de leurs besoins spécifiques. La représentante de l’ABPDFH a demandé l’inclusivité des personnes vivant avec handicap dont les femmes dans tous les projets et programmes de développement du gouvernement disant que ces dernières sont discriminées. Elle a aussi plaidé pour la mise en place d’une loi protégeant et privilégiant les personnes vivant avec handicap.

Selon Mme Nisabwe, les femmes vivant avec handicap ont besoin d’une formation en ce qui est de la santé et de la reproduction, et une formation technique et professionnelle appropriées dans le cadre du système ordinaire, en vue de leur faire acquérir des connaissances, des compétences techniques et professionnelles pour les préparer à la vie active et à leur intégration socio-économique.

Elle a aussi invité les organisations internationales œuvrant au Burundi à intervenir aussi dans le domaine des personnes vivant avec handicap et d’appuyer les associations locales œuvrant dans ce domaine pour arriver au développement inclusif expliquant qu’après le départ de Handicap International, il n’y a aucune autre organisation qui a continué à travailler dans ce domaine. Elle a également signalé que le développement de l’autonomisation économique des femmes vivant avec handicap permettra l’éradication de la pauvreté, une croissance économique inclusive, et la lutte contre le phénomène de mendicité qui se manifeste chez les personnes handicapées.