BUJUMBURA, 21 juin (ABP) – Le Burundi abrite dès lundi 20 juin jusqu’à jeudi le 24, la 5ème assemblée générale annuelle de l’Association des autorités anti-corruption d’Afrique (AAACA). Cette rencontre a été ouverte par le vice-président de la République du Burundi, M. Prosper Bazombanza, au nom du chef de l’Etat empêché.
Dans son discours de circonstance, M. Bazombanza a indiqué que l’idée de créer cette plate-forme continentale de lutte contre la corruption est venue du feu président Pierre Nkurunziza. Il a précisé que la tenue de ces assises coïncide avec le 11ème anniversaire de l’idée de création de cette association des institutions africaines de lutte contre la corruption. Il a indiqué qu’avant d’être un crime, la corruption est un phénomène social qui a traversé les âges dans différentes sociétés humaines et qui laisse derrière elle, beaucoup de conséquences néfastes pour la vie des citoyens. Vu son caractère transnational, surtout avec les mouvements financiers induits par les mécanismes de la mondialisation de l’économie et qui peut générer à partir de n’importe quel point du globe des réactions en chaîne, aucun pays ne peut prétendre à lui seul combattre ce fléau, a souligné le vice-président de la République.
En conséquence, les efforts conjugués de tous les pays du monde en général et ceux d’Afrique en particulier s’imposent. D’où l’importance que rêvent les mécanismes de coopération et d’entraide judiciaire de tous les Etats.
M. Bazombanza a indiqué que le gouvernement du Burundi a initié une série de réformes pour promouvoir la bonne gouvernance et pour lutter contre la corruption. Il a cité la vision 2025, le PND2018-2027, la stratégie nationale de bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption nouvelle génération, la promulgation de la loi anti-corruption, la mise en place des institutions spécialisées dans la lutte contre la corruption. Il a aussi énuméré l’inspection générale de l’Etat, la Brigade spéciale anti-corruption, la Cour anti-corruption et son parquet général, la mise en place des numéros verts et boîtes à suggestion jusque dans les communes du pays pour permettre à la population de dénoncer les cas de corruption.
L’ambassadeur d’Allemagne au Burundi a également pris la parole pour souligner l’importance que son pays attache dans la lutte contre la corruption et les flux financiers illicites en Afrique et dans le monde, ajoutant que ces derniers constituent un défi mondial qui profite à quelques-uns au détriment de la majorité dans le tiers monde. C’est ainsi, a-t-il souligné, que son pays à travers la GIZ a mis en œuvre une initiative mondiale visant à lutter contre les flux illégaux et illicites de ressources nationales qui handicapent le développement socio-économique, et la capacité à atteindre les OMD.
Il a souligné que l’assemblée générale de l’AAACA donnera l’occasion d’échanger et d’arrêter ensemble des approches collectives pour améliorer les mesures d’atténuation de la menace de la corruption en Afrique et de renforcer leur gouvernance dans la lutte contre ce fléau.
Le président de l’AAACA, Emmanuel Ollita Ondongo, a quant lui souligné que malgré l’importance de cette plateforme continentale dans la lutte contre la corruption, elle ne bénéficie pas du soutien mérité de la part des chefs d’Etats africains et a demandé au chef de l’Etat burundais de plaider en faveur de cette association auprès de ses pairs africains. Il a remercié le Burundi, pays initiateur, d’avoir donné le bureau qui va abriter le secrétariat général de l’AAACA dans le building des finances.
Au cours de cette 5ème assemblée générale, a-t-il précisé, elle sera l’occasion de présenter des rapports annuels 2019-2022, de présenter le Plan stratégique 2022-2026, d’échanger sur les dispositifs des réseaux des institutions en matière de recouvrement des avoirs illicites en Afrique, et d’ échanger sur la nécessité de création d’un Centre de recherche et d’Etude en Afrique.
Il est prévu par ailleurs, des cérémonies de ratification de partenariat avec la GIZ, la BAD et autres organisations partenaires. Il y aura également élection du comité exécutif.