BUJUMBURA, 1er déc (ABP) – « Depuis le début de l’année, le centre « Seruka » a enregistré 882 cas de violences sexuelles et basées sur le genre (VBG). Parmi ces derniers, 771 cas sont des femmes et filles dont plus de 80%, 668 sont des mineures, a indiqué le représentant légal adjoint du Centre de prise en charge des cas de viols « Seruka », M. Vénuste Hakizimana, lors d’une conférence de presse qu’il a animée, le mercredi 30 novembre 2022. La conférence a été animée dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles.
- Hakizimana a fait savoir qu’une moyenne de 100 cas est enregistrée par ce centre chaque mois. Depuis sa création, il y a 19 ans, jusqu’à ce jour, ce centre a déjà enregistré 24.850, selon lui. Des hommes font également recourt à ses services, bien que leur effectif est moindre.
- Hakizimana a annoncé que le centre « Seruka » va se joindre à la communauté nationale et internationale, en organisant diverses activités de sensibilisation dans les zones périphériques de la Mairie de Bujumbura à savoir Kinama, Buterere, Kamenge, Kanyosha et Musaga. Le thème qui va être développé par ce centre cette année est : « Construire une communauté sans violences sexuelles, le rôle de chacun ».
Le centre Seruka a de quoi se réjouir, selon lui, à travers sa contribution dans le combat contre les VBG par une prise en charge gratuite des survivantes. Le centre a aussi intégré la prévention communautaire dans ses programmes. A ce propos 90 groupes communautaires qui sont encadrés par ce centre ont été constitués. Ces groupes composés de 720 hommes et 1090 femmes, encadrés par le centre « Seruka », s’occupent de la sensibilisation de la communauté, a informé M. Hakizimana. Il a ajouté que ce centre appuie le gouvernement dans le renforcement des capacités des prestataires au niveau des structures publiques et privées afin d’harmoniser la prise en charge des victimes de violences sexuelles et basées sur le genre au protocole national de prise en charge.
Cependant, il reconnaît que ce combat est loin d’être remporté car des obstacles se font encore remarquer à savoir les barrières socioculturelles, la peur des représailles et les arrangements à l’amiable.
Afin de diminuer les cas de VGB, il a appelé tout un chacun à se sentir concerné par le cas d’une victime fille/femme victime d’abus sexuels. Pour lui, il faut être sensible au malheur d’autrui, c’est à ce moment qu’on pourra s’engager dans la prévention et agir en conséquence quand survient un cas pareil.
Cette période des 16 jours d’activisme qui a débuté le 25 novembre va se dérouler jusqu’au 10 décembre, journée dédiée à la célébration des Droits de l’Homme.