BUJUMBURA, 8 fév (ABP) – Le ministère de la santé publique et da la lutte contre le sida en collaboration avec l’alliance burundaise de lutte contre le sida et pour la promotion de la santé(ABS) a organisé mardi le 7 février 2023, un atelier de deux jours de travail et de réflexion vers l’introduction des traitements par agonistes opioïdes au Burundi dans le cadre du projet Nyumviriza, a constaté l’ABP sur place.
Le secrétaire permanent au ministère de la santé publique et de la lutte contre le Sida, M. Olivier Nijimbere, a précisé, dans son discours d’ouverture des activités, que le ministère se réjouit des efforts de la société civile engagée dans la promotion de la santé communautaire qui viennent en soutien à son noble cheminement vers la bonne santé pour tous. Cela provient du fait que les organisations de cette société civile actives dans la lutte contre le VIH/SIDA à l’instar de l’ABS sont alignées sur la stratégie nationale de lutte contre ce virus tout en tenant compte des priorités du Fonds Mondial au Burundi.
M. Nijimbere a rappelé que la stratégie nationale de lutte contre le VIH mentionne l’importance de cibler les groupes spécifiques dans les interventions de préventions, de dépistages, de soins et soutiens, afin d’arriver à l’atteinte des objectifs des 3×95 de l’ONUSIDA d’ici 2025, de même que la réduction de 70% des nouvelles infections au VIH. Il a également signalé que le Fonds Mondial insiste sur les interventions de réductions des risques au virus, notamment chez les personnes usagères de drogues par injections.
C’est dans le cadre de la réduction de ces risques que l’ABS a sollicité et obtenu l’appui du ministère, lors de l’élaboration et la mise en œuvre du projet Nyumviriza (écoute-moi), qui est un projet de renforcement de l’accessibilité aux services de réduction de risques pour les usagers et usagères de drogues injectables y compris la levée des barrières d’accès liées au genre à Bujumbura et dans les autres six provinces du Burundi.
En effet, a-t-il précisé, les risques sanitaires liés à la consommation de drogues sont nombreux et multiformes. Ils varient suivant la nature et la composition des stupéfiants, le mode de consommation, la quantité consommée, la durée d’usage, l’âge de début de la consommation, le contexte social ou encore le contexte de leur consommation. Selon M. Nijimbere, il est évident que les consommateurs de drogues injectables soient beaucoup plus exposés aux maladies comme le VIH, les hépatites virales, les tuberculoses,avec une chaine de conséquences connexes.
Ce faisant, a-t-il affirmé, les interventions de préventions, de dépistages, et soutiens menés par le consortium de mise en œuvre du projet Nyumviriza vont contribuer à l’amélioration de la santé des populations et progressivement à leur réinsertion socio-économique pour qu’ils puissent jouer le rôle de citoyens promoteurs du développement du pays. Il n’a pas manqué de rappeler que l’objectif de cet atelier est de sensibiliser les décideurs sur les bénéfices pour la santé publique des traitements de substitution aux opiacés et ainsi de paver le chemin pour faciliter leur introduction au Burundi.
Prenant la parole, la représentante de l’ABS, Mme Adelphine Niyuhire a rappelé que l’ABS a pour mission de promouvoir et éveiller à la participation effective de la société civile dans la définition de la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques, stratégies et programmes nationaux de lutte contre le VIH/SIDA. Elle a également ajouté que le projet Nyumviriza aide les personnes usagères de drogues et sensibilise la population des jeunes burundais pour que ces jeunes puissent abandonner la consommation des drogues. Mme Niyuhire a aussi saisi l’occasion pour sensibiliser les jeunes burundais de ne pas consommer les drogues en vue de protéger leur santé.