BUJUMBURA, 16 fév (ABP) – Le ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida a célébré la journée mondiale de la lutte contre le cancer en général et le cancer de l’enfant en particulier sous le thème : » Unir nos voix et agir » pour sensibiliser la population burundaise sur les stratégies de se prévenir du cancer.
Les cérémonies ont été débutées par la visite et la distribution des aides en vivres et non vivres dont le riz, le haricot et les savons aux patients cancéreux hospitalisés au centre médico-chirurgical de Kinindo (CMCK).
A cette occasion, le chef de département d’oncologie, Dr Jean de Dieu Nziyumvira a fait savoir que le cancer est une réalité au Burundi. Il a indiqué que depuis plus de deux ans d’existence du département d’oncologie au CMCK, quelque 1427 patients ont consulté le service d’oncologie. Parmi ces derniers, 465 cas dont 390 adultes et 75 enfants ont été pris en charge.
Chez les adultes, c’est le cancer du sein qui vient en premier lieu avec 40,7% (soit 159 cas) contre 34% de tous les autres types de cancer.
Pour les cancers pédiatriques au CMCK, il a signalé que chez les enfants, on trouve le développement des tumeurs au niveau des organes lymphatiques (Lymphomes), le cancer du rein qui est le plus fréquent chez les enfants (Nephroblostome), le cancer qui prend naissance dans les cellules musculaires (Rhabdomyosarcome), le cancer qui prend naissance dans les cellules souches du sang (Leucémie) et autres tumeurs solides.
Dr Nziyumvira a profité de l’occasion pour demander aux parents d’aller consulter le médecin le plus rapidement possible, chaque fois qu’ils voient quelque chose d’inquiétant sur le corps de leurs enfants, au lieu de penser à l’obscurantisme.
Il a demandé au ministère en charge de la santé de contribuer à la sensibilisation des malades étant donné qu’il y en a qui interrompent les médicaments prescrits par le médecin en les remplaçants par la médecine traditionnelle ou la prière. Il faut prier et en même temps prendre les médicaments prescrits par le médecin, a-t-il renchéri.
Le directeur général du CMCK, M. Éloge Mugisha, a parlé des différents défis comme les patients qui viennent au stade avancé de la maladie, le manque de certaines technologies nécessaires pour la détection précoce de certains types de cancer comme la radiothérapie, peu de spécialistes en oncologie, l’instabilité du courant électrique qui fait que certains appareils dont les scanners soient endommagés.
Il a demandé au ministère de la santé publique d’intervenir, dans le cadre du partenariat public et privé, trouver, ensemble, des solutions à ces défis.
Dans son allocution, l’assistant du ministre de la santé publique et de la lutte contre le Sida, Dr Isidore Ntiharirizwa a fait savoir qu’au Burundi, les statistiques des malades du cancer ne sont pas encore disponibles suite à l’absence d’un centre national de cancérologie.
Par ailleurs, il a demandé à la population burundaise d’éviter le tabagisme, la consommation des drogues, la consommation excessive d’alcool, la sédentarité et autres causes du cancer. Il a conseillé aux Burundais d’adopter un mode de vie sain, de pratiquer l’activité physique, de se faire dépister précocement en vue de lutter efficacement contre cette maladie. Il a aussi demandé à tous les acteurs clés de conjuguer des efforts pour la sensibilisation communautaire à la détection précoce du cancer. Il a précisé que le gouvernement du Burundi est en train de déployer beaucoup d’efforts visant l’amélioration de prise en charge du cancer.