BUJUMBURA, 18 mars (ABP) – La commission vérité et réconciliation (CVR) a tenu vendredi le 17 mars 2023 à Bujumbura, une réunion à l’endroit du corps de la magistrature pour lui présenter les missions et les résultats déjà atteints par la CVR durant les 4 ans de son existence et les perspectives d’avenir.
Le président de la CVR Amb.Pierre Claver Ndayicariye a d’abord rappelé que la justice est une institution très importante dans la vie d’une Nation. Il a précisé que la justice a pour mission principale de concourir à l’éclosion d’une justice saine, impartiale et efficace visant la consolidation de la paix sociale, de la protection civique, de la sécurité et de l’ordre public. Il n’a pas manqué de signaler qu’une bonne justice est pilier du développement socioéconomique du pays et que cette dernière constitue un attrait pour les investisseurs étrangers d’où la multiplication des emplois.
Selon Ndayicariye, si la justice présente une défaillance au niveau de l’accomplissement de sa mission, beaucoup de conséquences se manifestent. Il a cité l’impunité, la violation des droits de l’homme, et autres. Il a montré un documentaire illustrant les différentes violations qui ont été commises en 1972 par le pouvoir de Michel Micombero qui, selon Ndayicariye a failli à sa mission première de protéger tous les citoyens burundais.
Par cette même occasion, il a indiqué qu’à travers les enquêtes menées par la CVR, il a été constaté que surtout pour les dates de 1972-1973, l’appareil judiciaire a cessé de fonctionner normalement. Amb. Ndayicariye a fait savoir que la CVR a des preuves écrites montrant que le secteur de la justice ne s’est pas bien tenu dans le passé, ce qui a occasionné la mort des innocents au Burundi.
Les victimes dont les veuves de ces événements de 1972 ont vu leurs biens pillés par le corps de l’armée, de la justice et autres. Ces biens sont les maisons, les véhicules, les parcelles, saisie des comptes bancaires, les équipements de la maison et autres. Il y a eu beaucoup de responsabilités du pouvoir judiciaire dans les violations commises en 1972-1973, a expliqué amb.Ndayicariye. À partir des enquêtes menées par la CVR » Il n’y a pas eu de procès pour les victimes de la crise de 1972 dans les juridictions ordinaires. Tout se passait au niveau du conseil de guerre, de l’administration et du parquet ».
Le président de la CVR a demandé à toute personne œuvrant dans le domaine de la justice Burundaise, de faire face aux défis qui se sont manifestés dans le passé dans ce secteur et surtout de « ne pas avoir peur de la vérité » expliquant que la vérité rendra libre les burundais.
Le corps de la magistrature a été aussi demandé” d’avoir peur du mensonge et de l’hypocrisie » qui ont été sources de tous les maux lors des évènements de 1972 qui ont endeuillé le Burundi. Le corps de justice doit élaborer les mécanismes de la justice transitionnelle pour tranquilliser les victimes de ces événements tragiques. Selon amb.Ndayicariye, la justice transitionnelle se caractérise par la vérité, les garanties (si c’est possible) et la non répétition pour la stabilité du pays.
La ministre de la justice Mme Domine Banyankimbona elle a remercié la CVR pour toutes ces informations. Elle déplore le fait que la justice n’a pas joué son rôle dans les violations commises dans le passé. C’est dans ce cadre qu’elle a demandé aux magistrats de promouvoir la justice pour tous pour relever les défis qui se sont manifestés dans le passé. Elle a aussi insisté sur la mise en place des mécanismes de la justice transitionnelle pour rendre justice ou tranquilliser les victimes des événements tragiques qui se sont déroulés dans le passé.