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Les Burundais apprécient le Programme d’action de Doha sur les pays les moins avancés

BUJUMBURA, 31 mars (ABP) – Les Burundais apprécient le Programme d’action de Doha sur les pays les moins avancés récemment adopté par la 5e Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), en témoignent les propos recueillis auprès de certaines sources qui se sont exprimées sur l’une ou l’autre priorité de ce programme.

En effet, le Programme d’action de Doha compte six domaines d’action prioritaires pour les PMA.  «En matière environnementale, le programme d’action de Doha sur les PMA pourrait financer l’agroforesterie intensive avec notamment des arbres forestiers à l’usage multiple et qui peuvent se prêter à une croissance massive », a déclaré Elias Niyongabo, un ingénieur environnementaliste. Selon lui, cette agroforesterie permettrait de ralentir progressivement l’érosion hydrique des sols. Cette situation permettrait de récupérer la fertilité des sols burundais qui est en train de se perdre à vive allure, a-t-il fait remarquer. Il souligne que les arbres ont une extrême résilience aux changements climatiques, d’où en matière de résilience aux changements climatiques le programme de Doha pourrait contribuer au reboisement.

Dr Franck Ndorukwigira estime que l’ouverture du pays à différents programmes élargis de vaccination et différents programmes de santé sera possible avec le programme d’action de Doha. Il espère, en outre, que le programme va aider le gouvernement burundais à renforcer le centre des opérations d’urgences dans la santé publique au Burundi (COUSP) afin de prévenir des épidémies à l’avance. Il va contribuer, également, aux études pour contrer certaines épidémies avant qu’elles ne se produisent, a-t-il poursuivi. Grâce au programme d’action de Doha, a-t-il martelé, le  Programme élargi de la vaccination au Burundi (PEV) sera renforcé. Dr Ndorukwigira estime, tout de même, que   l’intervention du  programme d’action de Doha  en matière sanitaire sera sans précédent. Ici, il évoque la capacité de prise en charge des patients qui sera renforcé, l’acquisition de nouveaux matériels, de nouveaux vaccins et de nouveaux experts en santé, ce qui va améliorer le système sanitaire des burundais. « Avec le programme d’action de Doha, on  verra un Burundi résilient du point de vue de la santé ce qui permettra la croissance de la production nationale », a-t-il conclu

S’exprimant sur la première priorité, M. Kervin Ndihokubwayo, un expert en économie et professeur à l’université du Burundi définit le capital humain comme l’ensemble des capacités productives qu’un individu acquiert par accumulation de connaissances générales ou spécifiques. Ces capacités sont liées notamment à l’état de santé et de savoir. Selon lui, face à ce monde caractérisé par l’incertitude, il ne suffit plus de produire seulement une grande quantité, mais plutôt une grande quantité de bonne qualité et répondant aux besoins et au contexte de l’environnement des pays. Pour y parvenir, le capital humain en est le remède afin de véhiculer l’innovation. Investir alors dans ces capacités est primordial pour les pays en développement dont le Burundi qui a besoin de rattraper les autres pays en termes de développement, d’où le programme d’action de Doha sur les pays les moins avancés est d’actualité en tant qu’une des stratégies pour promouvoir une croissance inclusive.

Pour M. Vénuste Ntirampaga, directeur général du complexe pour la promotion de la biodiversité (COPROBI), s’exprimant par rapport à la 5e priorité:« Mon souhait est que le programme d’action de Doha viendrait appuyer le Burundi dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique et le renforcement des capacités, mais aussi appuyer la planification et la mise en œuvre d’une approche paysagère dans tous les secteurs économiques en ciblant les défis de développement à la bonne échelle », a-t-il déclaré. Il indique, en outre, que le Programme d’action de Doha colle bien avec la politique environnementale du Gouvernement du Burundi, qui, avec appui de la Banque Mondiale, a déjà entrepris un Projet de restauration et de résilience du Paysage du Burundi (PRRPB).

Avec ce projet, a-t-il poursuivi, l’objectif du Gouvernement burundais est de Restaurer la productivité des terres dans les paysages dégradés, par le développement institutionnel et le renforcement des capacités pour la restauration et la résilience du paysage burundais. Le projet vise aussi les pratiques de gestion du même paysage par le contrôle de l’érosion, contrôle de la production agricole afin de lutter contre la malnutrition, l’amélioration de la gestion des aires protégées et des réserves naturelles. M. Ntirampaga estime que ce programme arrive dans un contexte où les effets liés aux changements climatiques ne cessent pas de causer de dégâts matériels  et humains tant au Burundi qu’au monde entier.

A toutes fins utiles, le Programme d’action intervient au moment où le gouvernement du  Burundi a déjà entrepris des actions abordant dans le même sens que les 6 priorités de ce dernier. Il est doté d’un Programme national de développement (PND 2018-2027). La mise en  place du Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes (PAEEJ), la Banque d’investissement des Jeunes(BIJ) ainsi que la Banque d’investissement et de développement pour les femmes (BIDF). Le Burundi est également doté d’un projet «Ewe Burundi urambaye »  un projet national de reboisement qui s’étend sur 7 ans, dans le cadre de la protection de l’environnement.