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Appel à un réveil de conscience citoyenne pour le financement budgétaire2023-2024

ByAdministrateur

Juil 6, 2023

BUJUMBURA, 6 juil (ABP) – L’ONG Parole et Actions pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (PARCEM), a organisé mercredi le 5 juillet 2023, à Bujumbura, un atelier de réflexion sur les stratégies de mobilisation des ressources pour le financement budgétaire 2023-2024.

Le président de PARCEM, M. Faustin Ndikumana, a annoncé que l’objectif de cet atelier était  de réveiller la conscience citoyenne en générale et celle des dirigeants en particulier, par rapport à la situation économique actuelle, surtout sur la stratégie de financement budgétaire afin d’atteindre la  vision du président de la République « Burundi émergeant en 2040 et Burundi développé en 2060. »

Dans son exposé, le professeur, Cyriaque Niyizonkiza, a fait savoir que les recettes fiscales couvrent seulement 68% des dépenses de l’Etat et qu’elles doivent être complétées par d’autres sources de financement.

En outre, a-t-il expliqué, les recettes fiscales collectées sont insuffisantes, suite au niveau bas  du civisme fiscal.

Niyizonkiza a aussi fait savoir que le concept d’intérêt public, justifiant la contribution volontaire à l’impôt, n’est pas encore un phénomène intériorisé dans la culture burundaise. Par ailleurs, le manque de structure participative de la population dans l’élaboration des programmes de dépenses publiques, n’est pas étranger à cette situation où le paiement de l’impôt peut ne pas être considéré comme un devoir, pour certains contribuables.

Se référant sur les déclarations du ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, Martin Ninteretse, au mois de juin 2023, le Pr Niyizonkiza, a montré que d’autres défis qui entravent une bonne collecte des impôts et taxes sont la fraude, l’ absence de  collaboration entre les agents de l’OBR et l’administration, le manque de sensibilisation sur le civisme fiscal.

Pour faire face à cela, M. Niyizonkiza, a proposé que le mode d’imposition soit négocié entre l’OBR et les contribuables, à travers leurs représentants. Selon lui, la politique fiscale doit avoir une fonction plus incitative que coercitive.

Concernant le paiement de l’impôt, il a signalé que tous les contribuables sont concernés et qu’il doit être payé sur la totalité de leurs matières imposables.

A son tour, le professeur Michel Masabo a démontré comment les impôts  favorisent à l’Etat de couvrir ses charges, tout en signalant que les exonérations sont devenues très nombreuses, ce qui fait que l’Etat perd ses avantages.

Il a aussi fait savoir que les exonérations ne sont pas accordées à ceux qui sont dans la nécessité, alors que leur montant n’a pas cessé d’augmenter depuis 2015. Pour ce, il a recommandé une bonne gestion des exonérations et une remise en cause des politiques incitatives.