BUJUMBURA, le 25 Sept (ABP) – La cuniculture (l’élevage de lapins) est l’un des projets rentables que les jeunes peuvent exécuter pour se créer de l’emploi, a témoigné, M. Patrick Ngendakumana, président de la coopérative des jeunes entrepreneurs engagés de Bubanza, COJEEBU, lors d’une interview qu’il accordée à l’ABP, vendredi le 22 septembre 2023 à Bujumbura.
Rencontré lors d’une exposition des produits issus des projets financés par le programme de l’autonomisation économique et d’emploi des jeunes, (PAEEJ), M. Ngendakumana, a fait savoir qu’ après avoir terminé ses études, il n’est pas parvenu à être embauché par la fonction publique. « J’ai rencontré dix autres chômeurs et je les ai proposé de nous regrouper en coopérative pour réaliser le projet d’élevage des lapins que nous avons jugé rentable du fait que les lapins se multiplient rapidement ». « Nous sommes allés sur YouTube pour recueillir des informations en rapport avec l’élevage des lapins. Ils ont accepté le projet et chacun a cotisé 40 mille Fbu pour totaliser une somme de 400 Fbu. Quelques semaines avant le démarrage de notre projet, le PAEEJ a lancé un concours et nous avons présenté notre projet qui a été sélectionné ». « Nous avons reçu un crédit de 9 millions de Fbu qui se sont ajouté à nos cotisations. »
« Avec ce capital de 9 400 000 Fbu, nous avons construit un grand clapier de 35 lapins. Apres quatre mois, nous avons 180 lapins pesant entre 3 à 4 kg », a-t-il souligné, ajoutant qu’un lapin s’achète à 30 mille Fbu et plus.
Selon M. Ngendakumana, les lapins se nourrissent des herbes à 80% et à des provendes pour leur croissance.
Il a fait savoir que mise à part la viande, les urines de lapins, jouent un rôle important dans le domaine agricole, précisant qu’elles sont utilisés comme des pesticides biologiques ne présentent aucun inconvénient sur la santé humaine. Elles sont aussi utilisées comme des engrais organiques, sans effets contrairement aux engrais chimiques qui présentent des inconvénients. Versées dans les étangs piscicoles, elles peuvent servir de nutriments pour la croissance rapide des poissons. Les urines des lapins génèrent aussi des revenus, un litre coûte 6 mille Fbu tandis qu’un bidon coûte plus de 100 mille Fbu. Selon lui, la COJEEBU totalise à peu près 500 mille Fbu, chaque mois, en provenance des urines.
Le président de COJEEBU s’est dit satisfait du pas déjà franchi parce qu’après six mois d’activités, la coopérative enregistre un chiffre d’affaires qu’il estime à plus de 25 millions. Il a conseillé aux jeunes en chômage, à s’atteler aux travaux de développement, d’oser entreprendre pour se créer de l’emploi parce que la fonction publique n’a pas d’emplois à octroyer à tous les jeunes.
Il a précisé qu’à part les dix actionnaires, la COJEEBU a déjà donné de l’emploi à deux jeunes qui sont rémunérés mensuellement. Il y a aussi un vétérinaire qui s’occupe des soins et celui qui s’occupe de la construction des clapiers, qui sont payés de façon temporaire après avoir octroyé leurs services.
S’agissant des défis, le président du COJEEBU a signalé la mort des petits lapins qui entraîne des pertes. Ces derniers ont besoin d’un suivi très particulier parce qu’ils sont très fragiles.