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Tenue du dialogue national de haut niveau sur le financement de la santé

ByAdministrateur

Fév 20, 2024

BUJUMBURA 12 fév (abp) – Le vice-président de la République du Burundi, Prosper Bazombanza a ouvert, lundi 12 février 2024, à Bujumbura, le dialogue de haut niveau sur le financement de la santé.

Dans son allocution il a fait savoir que le Burundi, à l’instar des autres pays africains et de la sous-région, est confronté à de nombreux défis pour fournir des soins de santé adéquats à la population.  Ces derniers sont  également fortement dépendants du soutien des donateurs.

Conscients de cette situation, les chefs d’État africains, au cours de leur réunion tenue en 2019 à Addis Abeba, se sont engagés à améliorer le financement domestique de la santé en Afrique, en investissant davantage dans le système de santé, a-t-il indiqué.

Vue partielle des participants

Selon Bazombanza, le président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, a entamé un vaste chantier dans le domaine sanitaire, en vue de protéger la population burundaise.  A cet égard, il a évoqué le  lancement notamment de la campagne de construction des hôpitaux communaux, une mesure qui est intervenue pour soulager la population qui devait parfois parcourir plusieurs kilomètres pour accéder à des soins de santé.

A ce jour, selon lui, 74 hôpitaux communaux sur 116 ont été déjà construits, soit un taux de réalisation de 63,79%, a-t-il poursuivi. Il a également souligné que d’autres initiatives salvatrices visant à garantir que personne ne soit laissé pour compte sont mises en œuvre. Il s’agit entre autres de l’ augmentation des ressources nationales pour le financement durable de la santé vers la Couverture sanitaire universelle (CSU), de la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et qui accouchent, ainsi que les retraités de l’Etat.

Il en est de même pour la prise en charge gratuite dans toutes les formations sanitaires publiques des affections préoccupantes, telles que le VIH, la tuberculose et les médicaments de première intention pour le paludisme. Le vice-président de la République a en outre, signalé que  pour bien illustrer l’engagement politique du Burundi, une  loi promulguée en mai 2020 institue un système de protection sociale  qui couvre la population contre les risques économiques et sociaux déterminés par les pouvoirs publics conformément aux normes internationales.

Cependant, a-t-il nuancé,  malgré ces efforts, de nombreux défis persistent encore, y compris l’importance des paiements directs de la santé par la population, les        difficultés d’absorption des budgets externes et internes, les inégalités géographiques et la faiblesse de la couverture de la protection sociale.

Pour lever tous ces défis, a-t-il rassuré, le Gouvernement du Burundi  a défini une série d’orientations stratégiques s’inspirant du Plan national de développement (PND) 2018-2027,  des Objectifs du développement Durable et  la Vision Burundi « un Pays Emergent en 2040 et Pays Développé en 2060 » dont la finalité est l’amélioration des conditions de vie et du bien-être et la réduction des inégalités.  M. Bazombanza est convaincu qu’en se concentrant sur les stratégies de soins de santé primaires, le gouvernement peut réduire le fardeau de la maladie et les coûts associés, libérant ainsi des ressources qui peuvent occasionner l’augmentation de la couverture des services, la viabilité financière, l’efficacité et la  qualité des soins.

Le gouvernement du Burundi rend un hommage mérité au Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme, au Secrétariat de EAC,  l’Union Africaine,  AUDA – NEPAD et  aux autres  partenaires du secteur de la santé qui ont accompagné et facilité l’organisation de ce Dialogue de Haut Niveau sur le Financement de la Santé au Burundi.

Pour sa part, le représentant de l’Organisation mondiale de Santé au Burundi et chef de file du groupe des partenaires au développement, Dr Xavier Crespin a fait remarquer que le financement de la santé est une fonction essentielle de tout système de santé. Il doit être conçu à travers une stratégie nationale de financement solide, cohérente, efficiente, équitable et pérenne. Ceci exige que le processus soit participatif, multisectoriel et progressif.

Selon lui, l’augmentation des ressources domestiques pour le financement est cruciale pour progresser vers la CSU. Cependant, il ne suffit pas d’avoir un financement suffisant, il faut aussi s’assurer que les ressources allouées soient utilisées de manière efficace et efficiente en assurant l’équité contributive, afin d’éviter des dépenses appauvrissantes ou catastrophiques, a-t-il précisé, tout en ajoutant qu’investir dans la santé est également essentiel pour réduire la pauvreté et encourager la croissance économique.

Il a déploré, qu’une minorité de pays ont atteint l’objectif d’Abuja d’allouer 15% des dépenses gouvernementales à la santé, et dans de nombreux cas, les ressources extérieures, constituent encore la majorité du financement des systèmes de santé. Pour lui, il est crucial que les pays augmentent leurs financements nationaux pour la santé, afin d’assurer la pérennité des programmes, et améliorer l’efficience du financement de la santé par la mise en œuvre efficace des politiques nationales de santé, en vue d’atteindre la couverture sanitaire universelle.