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Les défis des sols cultivables du Burundi seront bientôt relevés

ByAdministrateur

Fév 28, 2024

BUJUMBURA, 27 fév (ABP) – Les chercheurs de différentes universités et institutions  de recherche du Burundi coordonnés par l’Université de Ngozi, en partenariat avec l’Ecole normale supérieur (ENS), ont conçu et mis en œuvre un projet de vermicompostage consistant à une sorte de compost produit en utilisant l’activité des vers de terre composteurs, a-t-on appris vendredi le 23 février lors d’une journée portes ouvertes organisée à Bujumbura  sous le  thème : « Vermicompostage pour une agriculture écologique, productive et durable ».

Selon Dr Eric Gilbert Kazitsa, chercheur et coordinateur des activités dans ce projet, la majorité des sols cultivables du Burundi sont acides et pauvres en nutriments, ce qui limite considérablement la production agricole nationale.

La technologie de vermicompostage peut aider à relever ce défi, a-t-il indiqué, soulignant que cette technologie est faisable à différentes échelles et qu’elle est par ailleurs peu développé au Burundi, d’où la nécessité du projet.

Les objectifs du projet sont, entre autres, d’identifier et de multiplier des espèces de vers de terre du Burundi biologiquement compatibles avec le vermicompostage, d’identifier les matières permettant une production à grande échelle du vermicompost de bonne qualité au Burundi avec ces vers de terre, de produire du vermicompost avec ces matières et en montrer les effets agronomiques, ainsi que de montrer les avantages potentiels de ce dernier.

Dr Kazitsa a, en outre, fait savoir que les investigations réalisées ont révélé les différentes matières potentiellement vermicompostables produites au Burundi, dont les déchets des marchés urbains, le contenu ruménal issu des abattoirs urbains, les déchets de la canne à sucre, du palmier à huile et des bananes, ainsi que les fumiers de vaches et porcs. Il  a aussi signalé que les plantes envahissantes comme le tithonia diversifolia, l’Eicchornia crassipes et le lantana Camara vont être utilisées dans ce projet, en raison des risques environnementaux qu’elles incarnent.

Cet expert a indiqué que le développement du vermicompostage au Burundi présente des avantages, non seulement agricoles, mais aussi techniques, économiques et financiers, environnementaux et socio-culturels par l’entreprenariat, la création d’emplois et l’éducation.

Sur le plan agricole, Dr Kazitsa a démontré que quand le vermicompost est utilisé convenablement, on peut récolter deux saisons sans ajouter ce dernier, soulignant qu’avec le vermicompost, le sol cultivable burundais s’enrichira en sels minéraux et sera aussi très productif.

Signalons que cette technique, testée avec succès à l’ENS et à l’Université de Ngozi, a été proposée aux sociétés de production agricole comme la SOSUMO et l’OHP. La sensibilisation de la population sur la production et l’utilisation du vermicompost est aussi prévue pour bientôt, a-t-on indiqué.