BUJUMBURA, 21 mars (ABP) – L’Agence développement du Burundi (ADB), a organisé le 20 mars 2024, un atelier de réflexion sur l’agriculture et l’élevage à forte valeur ajoutée (horticulture et pisciculture), pour l’identification, en retour des réformes sectorielles prioritaires.
Dans son mot de circonstance, le directeur général de l’ADB, Dr Reverien Nizigiyimana a fait savoir que l’amélioration du climat des affaires demeure l’une des grandes priorités du gouvernement du Burundi. Celui-ci a créé les conditions propices au développement socioéconomique et s’est engagé à assainir le climat des investissements à travers l’initiation de certaines réformes.
D’après lui, ces réformes visent à accompagner le grand chantier initié par le Gouvernement de faire du secteur privé le levier du développement économique et différents secteurs d’investissements ont besoin des réformes.
M. Nizigiyimana a, à cet effet, déclaré que l’agriculture et l’élevage burundais sont la pierre angulaire de l’économie nationale et familiale, et demeurent la source de croissance des autres secteurs de la vie nationale. Il a ajouté que pour atteindre à la vision nationale du président de la République d’un pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, il faut développer une agriculture créatrice de richesse et garantissant la sécurité alimentaire. Il est donc important d’assurer les conditions nécessaires au développement d’une agriculture qui contribue à l’industrialisation pourvoyeuse d’emplois et de prospérité, une agriculture qui soit vecteur d’attractivité pour les investisseurs. Il en est de même de l’élevage qui va de pair avec l’agriculture, a-t-il signalé.
Le conseiller de la direction général de l’horticulture (Branche de l’agriculture comprenant la culture des légumes, des fleurs, des arbres et des arbustes fruitiers et d’ornement) au ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Eliakim Sakayoya qui a exposé sur les : « Défis actuels limitant le développement du secteur de l’horticulture au Burundi, a fait remarquer que l’horticulture comprend différentes catégories d’espèces à savoir les espèces fruitières, les espèces maraîchères, les champignons, les fleurs, les condiments, les plantes à huiles essentielles et les plantes médicinales.
M. Sakayoya a indiqué que la production horticole au Burundi bénéficie d’un climat propice et de terres fertiles qui méritent d’être redynamisées par l’augmentation des ventes de produits sur les marchés locaux, régionaux et internationaux, avec un effet sur la réduction de la pauvreté dans le pays via la création d’emplois de qualité et de revenus additionnels pour les producteurs.
Parlant des atouts d’horticulture au niveau commercial, il a cité que ce secteur contribue réellement à l’activité économique du pays et se classe en quatrième position de la production agricole en valeur monétaire. L’horticulture burundaise possède également de nombreux atouts pour conquérir des parts de marché dans le secteur de l’exportation, générant ainsi des recettes en devises et elle apporte une réponse aux défis nutritionnels burundais. Les cultures horticoles peuvent être une solution pour maximiser le profit sur une petite superficie cultivable, a-t-il annoncé.
M. Sakayoya a cité quelques défis majeurs que fait face le secteur d’horticulture. Il s’agit notamment de l’insuffisance du matériel de plantation et des semences de bonne qualité, la faible capacité des services techniques d’appui pour le développement de l’horticulture dans sa diversité, les réseaux de commercialisation et de distribution inadaptés, les installations de transport et de stockage inadéquates ainsi que la faible productivité et coûts de production élevés.
Pour relever ces défis, il a proposé des solutions entre autres la recherche sur tous les aspects des cultures horticoles et la renforcer pour assurer des introductions de matériel végétal et le développement des technologies agricoles au niveau de l’ISABU, mettre en place des sections horticoles dans les écoles techniques d’agriculture et un département horticole à la FABI à l’Université du Burundi, de légaliser le contrôle de la qualité sur les marchés locaux.
Concernant le secteur de la pisciculture, le directeur de la pisciculture dans l’entreprise de l’ELANA, Jean de Dieu Niyimpaye qui a exposé sur « les opportunités, les défis et les reformes en pisciculture au Burundi », a indiqué les opportunités pour le développement de la pisciculture. Il a précisé que le Burundi a un réseau hydrographique dense et un régime hydrologique stable, le marché de poissons : besoins élevés en aliment et en protéines animales au niveau local, la possibilité d’exportation des produits halieutiques dans les pays de la sous-région et ailleurs, l’existence des produits et sous-produits agricoles pouvant entrer dans la fabrication d’aliments pour poissons.
M. Niyimpaye n’a pas manqué de signaler quelques défis observés dans ce secteur notamment l’absence de compétitivité des systèmes de production actuels suite à l’indisponibilité et de l’accès difficile, l’absence de législation et de professionnalisation dans le sous-secteur qui s’explique par le manque des lois/réglementations spécifiques régissant l’aquaculture au Burundi, l’absence ou très peu d’opérateurs professionnels viables dans le domaine et le manque des données actualisées.
M. Niyimpaye a révélé les reformes prévues dans ce secteur à savoir l’amélioration de l’efficacité des systèmes de production, l’amélioration des services d’appui et l’amélioration de la gestion de la filière. Dans la mise en œuvre de ces réformes, il a fait remarquer que le gouvernement devrait jouer, dans un premier temps, le rôle de facilitateur, d’initiateur, d’incitateur et de promoteur d’investissements et le secteur privé devrait suivre et appuyer les efforts du gouvernement dans le développement du sous-secteur.