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Le financement du secteur agricole est encore insuffisant

ByAdministrateur

Mai 30, 2024

BUJUMBURA, 27 mai (ABP) – A l’occasion de la célébration de 50 ans d’existence du Centre International pour la fertilité des sols et le développement agricole (IFDC), vendredi le 24 mai 2024, la directrice exécutif du réseau des institutions de microfinance au Burundi, RIM, Mme Marie Louise Kamikazi, a indiqué que le financement du secteur agricole au Burundi a connu une évolution positive au cours des dernières années. Les investissements privés ont également augmenté, grâce à l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché, tels que les institutions de microfinance et le fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement (FIGA).

Malgré cette évolution positive, le niveau de financement du secteur agricole reste encore insuffisant pour répondre aux besoins des agriculteurs, selon Mme Kamikazi. Les crédits alloués à l’agriculture ne représentaient que 9% de 578 milliards de Fbu en 2021,12% de 680 milliards de Fbu en 2022, 13% de 900 milliards de Fbu en 2023.

La directrice exécutive du RIM a fait savoir que  les défis qui handicapent le financement  de ce secteur sont entre autres, une méfiance affichée des financiers à l’endroit des agriculteurs. Elle a expliqué  que le secteur agricole est un domaine trop risqué avec un niveau de productivité très variable et une tendance à la baisse. Il y a aussi une forte pression démographique, une atomicité des terres, la faible disponibilité de garanties réelles et des titres de propriétés foncières, qui constituent un des obstacles majeurs à l’accès  au financement. Elle a mentionné également les infrastructures rurales comme les routes qui sont insuffisantes. D’autres défis incluent le manque de connaissances financières et techniques agricoles des agriculteurs, le coût élevé des crédits, l’inadéquation des produits et services financiers, et un manque d’accès à la technologie  agricole et autres …

Comme voies de sortie à ces contraintes, Mme Kamikazi a proposé au gouvernement d’assurer des conditions favorables et motivantes pour avoir plus d’investisseurs, comme les banques ainsi que les partenaires au développement dans le but de mobiliser des ressources financières orientées au financement du secteur agricole.  Aux institutions de microfinance et des banques, elle a proposé de développer des produits et services financiers adaptés aux besoins des agriculteurs et permettant d’assurer une offre de proximité, c’est à dire les services digitaux.

Il faut aussi, d’ après Mme Kamkazi,  assurer un financement adapté au cycle productif des projets agricoles comme le financement de la chaîne de valeur agricole avec des taux d’intérêts accessibles.  L’Etat et les ONGs doivent intensifier les campagnes de renforcement de capacité à l’endroit de la population rurale agricole afin, d’améliorer leur niveau des techniques agricoles. Il faut aussi former les agriculteurs en éducation financière et en gestion d’entreprise afin qu’ils puissent présenter des projets viables qui  rassurent le financier.

Au régulateur, elle a proposé de mettre en place une réglementation spécifique au financement agricole entre autre : un système d’approvisionnement des créances impayées adapté à la finance agricole. Il faut assurer une politique de fixation des taux d’intérêts permettant une marge bénéficiaire rentable aux institutions de microfinance et des taux d’intérêts accessibles à la population rurale.

Mme Kamikazi n’a pas manqué de mentionner que malgré les défis rencontrés , le peu de financement ont permis d’atteindre certains résultats positifs. Elle a cité la productivité agricole qui a augmenté grâce à l’adoption de nouvelles technologies agricoles et à l’amélioration des pratiques culturales.

L’organisation de la population rurale dans des coopératives agricoles permet un accès facile à la disponibilité des titres fonciers qui facilitent les garanties des agriculteurs. Le développement des chaînes de valeurs agricoles permet la création d’emplois dans le secteur agricole, ceci a contribué à réduire la pauvreté et à améliorer la sécurité alimentaire des populations rurales. Le développement du secteur agricole a également eu un impact positif sur l’environnement grâce à la promotion de pratiques agricoles durables, a-t-elle conclut.