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Les encadreurs des groupements d’épargne et de crédit interne (GECI) sont appelés à se faire enregistrer au sein de la BRB

ByAdministrateur

Juin 24, 2024

BUJUMBURA, 21 juin (ABP) – La plateforme des organisations qui encadrent les groupements d’épargne et de crédit interne (GECI) a organisé jeudi le 20 juin 2024 une table ronde de plaidoyer pour l’amélioration du cadre légal du fonctionnement des groupements d’épargne et de crédit.

La représentante de CARE international au Burundi, Mme Nicedore Nkurunziza, a indiqué que les groupements d’épargne et de crédit sont constitués par 15 à 30 membres, surtout des femmes rurales, qui s’auto-choisissent par affinité et voisinage, dans l’objectif de la protection sociale et l’entraide mutuelle. Les membres de ces groupements font de petites épargnes allant de 100 à 1500 FBu par semaine, qui forment une cotisation au fonds de crédit, a-t-elle précisé, ajoutant que les cotisations sont données comme prêts rotatifs, à partir de 5.000 FBu, aux membres qui le désirent. En plus de la caisse d’épargne destinée à l’investissement, les groupes constituent une épargne sociale pour s’assister en cas d’événements sociaux, heureux ou malheureux.

Mme Nkurunziza a fait savoir que le cycle dure généralement 12 mois, et les membres se partagent les épargnes et les intérêts. Après le partage, les membres investissent dans les achats des animaux d’élevage, intrants agricoles et de kits et frais scolaires, ainsi que dans la réhabilitation des maisons, etc.

Après la première année, ces groupements sont sensibilisés pour se connecter à la Microfinance afin de bénéficier de ses produits ou services. Ils bénéficient des formations en rapport avec notamment la vie associative, l’élection des comités de gestion, la gestion des conflits, l’éducation financière, l’épargne et le crédit, la comptabilité et les techniques agricoles, a souligné Mme Nkurunziza.

Ces approches de GECI ont des effets entrepreneurials, d’activités de développement communautaire, notamment les routes, écoles, centres de santé. Il y aussi l’appui aux orphelins et vulnérables en kits scolaires, des travaux d’assistance aux vulnérables, l’investissement dans la mutualité de santé, et la connexion aux services financiers formels pour sécuriser leurs épargnes puis bénéficier des produits et services financiers formels.

D’après Mme Espérance Musirimu de l’Association des femmes juristes du Burundi (AFJB), les approches ont un impact réel et significatif sur l’amélioration de la vie du pays.

Dans le domaine de l’éducation, les enfants des membres des GECI ont eu accès à l’éducation grâce aux revenus des activités de petit commerce qu’exercent leurs parents. Il y a eu la mobilisation sur l’accès équitable des jeunes en difficultés, surtout les filles-mères qui ont abandonné les études et ont pu réintégrer l’école grâce aux efforts des ONGs intervenants dans ce domaine, a-t-elle signifié.

Dans le domaine de la santé, elle a fait savoir que les mutuelles communautaires de la santé que les membres des GECI ont achetées grâce à leur épargne sont reconnues par le ministère en charge de la Solidarité nationale. Les filles et garçons sont sensibilisés sur la santé sexuelle reproductive et sur les méthodes de prévention des grossesses précoces.

Dans le domaine agricole, d’élevage et de nutrition, Mme Musirimu a précisé que les membres des GECI collectent des fonds pour l’achat des intrants agricoles qui leur permettront de réaliser de bonnes récoltes et constituer aussi des stocks de sécurité et des surplus à vendre. Elle a indiqué que lors des descentes des encadreurs de ces GECI, 16.069 parents ont été sensibilisés sur l’éducation nutritionnelle.

Dans le cadre de la protection de l’environnement et des changements climatiques, les ONGs ont encouragé l’engagement des jeunes membres des GECI à répondre massivement et régulièrement dans des travaux communautaires, au côté de l’administration, pour lutter contre les effets du changement climatique.

Dans le domaine de l’acquisition des valeurs de la bonne gouvernance, Mme Musirimu a, en outre, fait remarquer que dans les GECI, on tient à la discipline et à la ponctualité dans tout ce que font les membres, au respect des engagements ainsi qu’à la transparence.

Une des bénéficiaires, Mme Marie Ntakarutimana, a vivement remercié les organisations qui ont pensé à eux, signalant que ces GECI lui ont aidé à s’auto développer et subvenir à tous les besoins de ses enfants, et à participer aux sollicitations sociales, étant donné qu’elle est veuve.

Les organisations ou encadreurs de ces GECI ont profité de l’occasion pour demander à la Banque de la République du Burundi (BRB) de supprimer la loi qui a stoppé la circulation de monnaie dans ce genre de groupements d’épargne et de crédit interne. Le chef en charge de la supervision des institutions des Microfinances au sein de la BRB, M. Alphonse Nyobewumunsi, a appelé les  encadreurs de ces groupements d’épargne et de crédit à se faire enregistrer à la BRB pour qu’ils puissent travailler en toute tranquillité et dans le strict respect de la loi.

Le chef en charge de la supervision des institutions des Microfinances à la BRB, M. Alphonse Nyobewumunsi