BUJUMBURA, 28 juin (ABP) – Le ministère de la Solidarité nationale, des Affaires sociales, des Droits de la personne humaine et du Genre, en collaboration avec l’ONU-Femmes, a organisé jeudi le 27 juin 2024 une réunion de relance du groupe de coordination sectoriel genre.
Le ministre en charge du Genre, Mme Imelde Sabushimike, a indiqué que le groupe sectoriel genre (GSG) est un cadre privilégié de coordination inter-institutions de haut niveau, chargé notamment de fournir un appui, une orientation et des conseils stratégiques aux équipes des pays afin qu’elles soient à mesure d’intensifier leurs efforts en matière de prise en compte de la problématique femmes-hommes.
Le ministre Sabushimike a fait savoir qu’il est appelé à encourager les discussions stratégiques et les consultations informelles entre le gouvernement du Burundi, les partenaires au développement et la société civile sur les questions de politique en matière de l’égalité des genres, de lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG) et d’autonomisation des femmes, en garantissant une approche intégrée des aspirations du gouvernement à atteindre l’ODD 5 et à réaliser les priorités connexes.
Selon elle, ce groupe constitue le meilleur cadre formel de rencontre et d’échange entre le gouvernement et les partenaires au développement afin de se concerter sur les réalisations, les défis et projections en matière d’égalité de genres, en tenant compte des référentiels de planification et budgétisation nationale, ainsi que le suivi et l’évaluation du développement des politiques, des programmes et des lois au Burundi qui promeuvent l’égalité des genres.
L’opérationnalisation des groupes sectoriels constitue la meilleure stratégie de mise en œuvre des recommandations du forum national sur le développement du pays, qui a été tenu du 18 au 19 novembre 2021, afin de faire une analyse critique et mener des réflexions sur les voies et moyens de faire du Burundi un pays émergent en 2040 et développé en 2060. Ce forum a vu la participation des milliers de Burundais intellectuels vivant au Burundi ou à l’étranger. Les recommandations qui en sont issus ont fait l’objet d’un plan d’action gouvernemental, a-t-elle informé.
Cette réunion vient à point nommé car, a-t-elle souligné, le pays se trouve actuellement dans un vaste chantier de capitalisation de la paix en s’appropriant les agendas internationaux et régionaux à travers la mise en œuvre, de manière efficace et efficiente, du Programme national de développement 2018-2027 dont l’objet global est de transformer structurellement l’économie burundaise pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d’emplois décents pour tous et induisant l’amélioration du bien-être social.
D’après elle, l’atteinte de cet objectif exige la conjugaison des efforts de tout un chacun en vue de focaliser sur un certain nombre d’enjeux et de défis comme la promotion de l’égalité de genres, le renforcement de la cohésion sociale, la lutte contre les VBG, l’amélioration du bien-être de toutes les couches de la population en général et de celui des groupes vulnérables en particulier, comme les femmes victimes des VBG.
Quant à la représentante de l’ONU-Femmes au Burundi, Mme Clara Mah Anyangwe, elle a signifié que cette réunion va permettre d’établir un état des lieux de la mise en œuvre des actions prioritaires au groupe sectoriel et va leur permettre de jeter un regard rétrospectif sur les grandes réalisations, les défis et les pistes de solutions des groupes thématiques qui composent ce groupe sectoriel.
Ce profil d’égalité de genres, édition 2023, que l’Etat du Burundi a adopté, constitue un outil de plaidoyer et un outil pour l’intégration du genre dans les projets d’investissement et programmes de développement du Burundi pour contribuer à un Burundi émergent en 2040 et développé en 2060.
Pour l’ambassadrice de l’Union européenne au Burundi, Mme Elisabetta Pietrobon, l’égalité de genres est au cœur de la politique de développement de l’UE. 85% de l’action UE doit être sensible au genre, quel que soit le domaine d’intervention, a-t-elle poursuivi, expliquant que l’égalité de genres n’est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi un vecteur essentiel de développement économique et de cohésion sociale.
Les études montrent que les sociétés qui investissent dans l’autonomisation des femmes et des filles réalisent des projets significatifs en matière de croissance économique, de réduction de la pauvreté et de stabilité politique, a indiqué Mme Elisabetta Pietrobon, qui a fait savoir que les femmes au Burundi jouent un rôle crucial dans tous les secteurs de la société. Elles sont des piliers de la famille, des acteurs économiques dynamiques et des leaders communautaires, a-t-elle ajouté, précisant qu’elles font face à des obstacles considérables, tels que les discriminations, les VBG et l’accès inégal aux ressources et aux opportunités.
Cette représentante de l’UE au Burundi a, en outre, salué les efforts du gouvernement du Burundi en ce qui concerne l’intégration de la dimension de genre dans ses politiques et programmes. Il est crucial que ces efforts se poursuivent et s’intensifient, a-t- ajouté, signalant que l’égalité de genres est une responsabilité collective qui nécessite l’engagement de tous les acteurs de la société. Elle a rassuré que l’UE est déterminée à soutenir le Burundi dans ses efforts pour promouvoir l’égalité des genres, affirmant qu’à travers différents programmes, l’UE œuvre pour renforcer les capacités des institutions locales, soutenir les organisations de la société civile et promouvoir des initiatives visant à améliorer l’accès des femmes à l’éducation, à la santé et aux opportunités économiques.
Elle a réaffirmé son engagement indéfectible en faveur de l’égalité de genres, qui est un principe fondamental pour la construction d’une société juste et prospère. Pour elle, l’égalité de genres n’est pas seulement une question de droits humains, mais aussi un impératif de développement.