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ABP - Agence Burundaise de Presse

Grenier de l'information au Burundi

Les effets attendus de la ZLECAF ne profitent qu’à ceux qui s’y sont suffisamment préparés

ByAdministrateur

Juil 25, 2024

BUJUMBURA, 8 juil (ABP) – L’agence de développement du Burundi (ADB), en partenariat avec le Centre For Development and Enterprises Great Lakes (CDE), à travers l’initiative «Libérer le potentiel du Commerce au Burundi » a organisé, vendredi 5 juillet 2024 à Bujumbura, une table ronde afin de vulgariser à grande échelle l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et son implication pour le Burundi dans la création de l’emploi et des opportunités d’affaires. Ces assises ont réuni tous les acteurs intervenant dans le domaine du commerce dont les agences publiques de régulation, les représentants des commerçants, le monde des affaires, le monde académique, les représentants des professionnels des médias, la société civile et d’autres acteurs publics-privés.

Dans son allocution le directeur exécutif du CDE, M. Aimabble Manirakiza a fait savoir que cette table ronde a été organisée dans le souci d’informer les opportunités économiques de l’adhésion du Burundi dans la ZLECAF. Selon lui, le CDE développe des solutions locales qui visent à atteindre la vision du Burundi, pays émergent en 2040, pays développé en 2060 à travers la recherche, l’éducation et faciliter le dialogue public-privé grâce à notre généreux donateur, l’Initative for African Trade and Prosperity (IATP) basé à Londres.

                                                                                                                         vue partielle des panelistes

Selon toujours lui, au niveau des échanges commerciaux, le Burundi pourra profiter d’un marché de 1,2 milliard de consommateurs (représentant plus de 2.500 milliards de dollars de PIB cumulé), et à travers la réduction des coûts du commerce et la facilitation des échanges, la ZLECAF offre aux entreprises burundaises une opportunité de profiter de la croissance rapide du marché africain et de contribuer à sa croissance.

M. Manirakiza estime que pour tirer pleinement des privilèges et avantages de la ZLECAF, les investisseurs burundais doivent s’assurer que leur production implique une transformation ou une valeur ajoutée suffisante. Pour ce faire, a-t-il ajouté, cela implique la nécessité, pour le Burundi, de dynamiser sa production et accroître ses exportations mais aussi de créer un environnement favorable aux investissements nationaux et étrangers, à travers les petites et moyennes entreprises.

Pour sa part, le directeur général de l’ADB, Dr Révérien Nizigiyimana a fait savoir que le Burundi se retrouve actuellement membre de plusieurs groupements économiques régionaux. Certains sont à des étapes d’intégration avancées, d’autres à des étapes que l’on peut qualifier de débuts mais avance à une allure et avec des agendas ambitieux que prometteurs. C’est le cas notamment de la ZLECAF.

Il a fait remarquer que cette table ronde a pour objectif global de mettre en exergue les barrières non tarifaires dans le commerce que le Burundi entretien avec les autres pays membres de la ZLECAF et sur la façon dont  ces dernières constituent des obstacles à leurs échanges commerciaux en vue de la proposition des réformes adéquates sensées permettre l’amélioration notable de ces échanges commerciaux.

Quant au choix du thème autour duquel ladite table ronde a été organisée, il a fait savoir que ce dernier n’est justement pas le fruit du simple hasard : « Il est en effet dû au fait que, malgré les avancées incontestables déjà réalisées par certains pays en matière d’intégration économique et commerciales dans le monde, les barrières non tarifaires entre les économies demeurent une réalité. Et la ZLECAF n’en fait pas exception », a-t-il indiqué.

En conséquence, a-t-il poursuivi, l’on continue par ailleurs d’observer que les économies africaines commercent plus avec les pays de l’occident et du Moyen Orient plus qu’elles le font avec leurs voisins et frères africains en dépit de leur proximité géographique. C’est ainsi que le Dr Nizigiyimana a expliqué que la ZLECAF est un accord commercial global pour stimuler le commerce intra-africain et augmenter les exportations continentales.

Ainsi, a-t-il poursuivi elle a été créée pour permettre aux pays africains d’avoir accès à un vaste marché continental unique pour les biens et les services, accélérer l’intégration régionale et continentale, renforcer la compétitivité à tous les niveaux et accroitre 50% des échanges commerciaux entre les pays africains.

A ce titre, a-t-il ajouté, la ZLECAF représente une fenêtre importante d’opportunités des échanges pour les pays africains.

Cependant, a-t-il nuancé, s’il est largement admis que la ZLECAF est un bon accord pour les pays africains en général et le Burundi en particulier, il est aussi à reconnaitre et à rappeler que les effets attendus (bienfaits de l’intégration économique régionale) ne profitent réellement qu’à ceux qui s’y sont suffisamment préparés.