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FVS-Amie des enfants contribue à l’autonomisation de la femme et au soutien des enfants vulnérables

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Déc 29, 2024

 BUJUMBURA, 21 déc (ABP) – L’ONG locale Famille pour vaincre le Sida (FVS-Amie des enfants), en collaboration avec les réseaux Umwana s’uwumwe  des groupements d’épargne et de crédit,  a organisé jeudi le 19 décembre 2024, à Bujumbura, les cérémonies de célébration de la journée Nawe Nuze.

Dans une interview accordée à la presse en marge de ces cérémonies, Spès Nihangaza représentante légale de FVS-Amie des enfants est revenue sur le contexte de la naissance de cette organisation.   Elle a indiqué que l’association est née vers les années 1990, pendant que la pandémie du Sida faisait rage dans le pays et faisait beaucoup de victimes. « C’était une époque où la maladie était très peu connue, et les médicaments qui permettent aux personnes vivant avec le VIH d’avoir actuellement une santé plus ou moins bonne n’existaient pas encore. Ce qui fait que beaucoup de personnes mouraient rapidement, laissant derrière eux des enfants sans assistance », a-t-elle témoigné.

Elle a précisé la FVS-Amie des enfants a commencé comme une équipe de bénévoles qui allait visiter les malades hospitalisés. Et chaque fois qu’on échangeait avec ces personnes, ils convergeaient sur une seule et même demande, celle d’aider leurs enfants après la mort.

C’est ainsi alors que la FVS a été formalisée en 1992, avec comme objectif d’aider les orphelins et autres enfants vulnérables. « Et comme on dit, le malheur ne vient jamais seul. Aussitôt agréé en 1992, il y a eu la crise politique qui a encore une fois engendré beaucoup d’orphelins et d’enfants vulnérables », a-t-elle déploré.

Suite à cette situation précaire ayant frappé le Burundi, Mme Nihangaza a précisé que c’est ainsi que la FVS-Amie des enfants a été obligée d’ouvrir des centres d’accueil à Bujumbura, mais ça ne suffisait pas. Un autre centre été ouvert à Gitega, mais là aussi ça ne suffisait pas. A cet effet, des autres stratégies ont été entreprises : « Nous avons fait des efforts pour aider les enfants à partir des familles d’accueil, mais c’était très difficile parce que ces mêmes familles étaient déjà très pauvres, et c’était très compliqué », a-t-elle témoigné.

A un certain moment, on se demandait comment faire, parce qu’il y avait des enfants qu’on n’arrivait pas à identifier, du fait qu’ils étaient loin des centres.  La grande préoccupation consistait à se demander comment faire pour qu’il y ait le maximum d’enfants qui puissent être soutenus. « Nous avons eu la chance d’entrer en contact avec CARE International, qui nous a appris une approche dénommée Nawe nuze, une approche d’épargne et crédit, qui nous avait été enseignée au départ dans l’objectif de contribuer à l’autonomisation des femmes », a-t-elle expliqué. Cette approche a eu beaucoup de succès car, il y a eu beaucoup de groupements d’épargne et de crédit qui se sont créés rapidement et les membres étaient très attachés.

Selon toujours Mme Nihangaza, après la réussite de la 1ère activité, ils ont eu l’idée d’introduire une nouvelle activité de prise en charge des orphelins et autres enfants vulnérables dans les groupements d’épargne et de crédit. « Aussitôt qu’on a annoncé la nouvelle, elle a eu encore une fois beaucoup de succès, et c’est ainsi que les groupements d’épargne et de crédit encadrés par FVS ont vu le jour à côté de l’épargne pour leur auto-développement et l’épargne pour l’éducation des enfants » s’est-elle réjouie.

Les membres épargnent une petite somme qui varie de 50 francs à 500 francs par semaine, et au mois de juillet, ils achètent du matériel scolaire pour les orphelins et autres enfants vulnérables de leur localité, a expliqué Mme Nihangaza. Elle a fait remarquer qu’avec cette approche il y a la chance que le maximum d’enfants puisse être pris en charge.

« Notre objectif, c’est de pouvoir étendre cette approche dans tout le pays, pour que tous les enfants vulnérables puissent avoir un groupement à proximité qui puisse les prendre en charge.

Pour le moment, nous avons autour de 9500 groupements qui comptent 300.000 membres, et qui prennent en charge 350 orphelins et enfants vulnérables ».  Une approche qui a enregistré un succès multidimensionnel, selon la représentante légale de FVS-Amie des enfants.

 L’approche Nawe nuze a produit, également, des impacts positifs au niveau de la cohésion sociale. Il y a des personnes qui avaient des litiges dans les tribunaux, mais une fois qu’elles se sont retrouvées dans ces groupements, ils ont décidé de régler leurs différends à l’amiable, parce qu’ils estiment que dans Nawe nuze c’est la fraternité qui est promue.

 Aussi, l’évaluation a démontré que Nawe nuze contribue beaucoup à l’amélioration des revenus : « L’étude a montré que quand quelqu’un se trouve dans Nawe nuze pendant trois ans, son revenu est multiplié par deux.

Il faut noter aussi un grand impact au niveau du statut de la femme. Beaucoup d’hommes ont témoigné qu’avant, certaines épouses étaient comme des fardeaux, parce qu’elles attendaient toujours ce que le mari apporte au foyer », a-t-elle révélé.

Mme Nihangaza se réjouit que maintenant l’homme et la femme échangent sur les projets de développement familial, parce que non seulement la femme va contribuer en donnant des idées, mais également une contribution financière.