BUJUMBURA, 2 jan (ABP) – Le vol des couvercles d’égouts est un problème persistant et préoccupant en Mairie de Bujumbura, la capitale économique du pays. Cet acte met gravement en danger la sécurité des citoyens et menace la salubrité publique, a constaté l’ABP, lors d’une tournée dans certains coins de la ville.
En laissant les égouts à ciel ouvert, les voleurs créent des pièges potentiellement mortels, mais aussi les odeurs nauséabondes en provenance de ces égouts favorisent la propagation de maladies.
Des témoignages et des constats recueillis sur terrain révèlent que le vol de ces couvercles métalliques, destinées à couvrir ces égouts, est une réalité.
Au cours d’une visite effectuée dans différents quartiers de la mairie de Bujumbura, des égouts béants aux ont été troués à la 12ème et 13ème avenue du quartier Nyakabiga III, à la 1ère et 9ème avenue du quartier Bwiza, en face de la station inter-pétrole communément appelé « station Katikati » et devant l’immeuble Bonauto, au centre-ville.
Les piétons rencontrés sur place ont indiqué que ces égouts béants, situés dans des zones très fréquentées, nécessitent une protection préventive pour éviter les dégâts.
Selon Léonidas Nibigira, Commissaire Général de l’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction (OBUHA) a tiré la sonnette d’alarme face à cette situation. Il a souligné que ces couvercles, constitués de métaux sont revendus au poids par les voleurs, attirés par le gain d’argent facile. « Ces actes de vol sont non seulement nuisibles aux infrastructures urbaines mais, ils mettent également en danger la vie des citoyens », a-t-il déploré.
D’après le Nibigira, les piétons, notamment les enfants, les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite risquent de tomber dans ces ouvertures et de se casser les jambes.
Les témoignages des personnes vivant à proximité de ces égouts ont confirmé que des accidents s’y produisent souvent, particulièrement la nuit, lorsque l’éclairage est réduit.
Nelson Ndacayisaba, un commerçant disposant d’une boutique à proximité d’un égout sans couvercle à la 9eme avenue du quartier Bwiza, a témoigné qu’elle a vu plusieurs personnes trébucher et tomber, surtout quand il fait sombre. « La fois passée, une dame s’est grièvement blessée à la jambe. C’est vraiment inquiétant pour nous tous ici. Nous vivons dans la peur constante qu’un accident plus grave va arriver à tout moment. »
Outre les risques d’accidents, les égouts à ciel ouvert posent des problèmes de salubrité. « Certains se sont transformés en dépotoirs, où s’accumulent des déchets de toutes sortes, favorisant la prolifération de bactéries, d’insectes et de rongeurs, vecteurs de maladies des mains sales », a affirmé une personne qui vit tout près des égouts béants. Ces personnes signalent également des odeurs nauséabondes, ce qui augmente les risques d’infections et de maladies respiratoires.
Face à cette situation alarmante, Léonidas Nibigira, n’a pas manqué de souligner que l’OBUHA, en collaboration avec la Mairie de Bujumbura, a annoncé la mise en place de mesures pour lutter contre ces actes ignobles et une campagne de sensibilisation a été menée auprès de la population pour l’informer des dangers liés à ces vols et l’inciter à dénoncer les auteurs de ces actes.
Pour dissuader les potentiels voleurs des couvercles des égouts, des mesures techniques sont également envisagées comme la soudure des couvercles à des fers à béton pour tenter de limiter le vol et le renforcement des patrouilles de surveillance.
Le Commissaire Général de l’OBUHA, Léonidas Nibigira a appelé à l’application stricte de la loi contre les personnes arrêtées en flagrant délit de vol de couvercles d’égouts. Il a également lancé un appel aux acheteurs de ces métaux volés, les exhortant à cesser de collaborer avec ces criminels.
La population, quant à elle, demande l’intervention rapide pour couvrir ces trous béants.