BUJUMBURA, 30 jan (ABP) – Dans le cadre du projet d’appui au renforcement des capacités institutionnelles et sensibilisation accrue des principales parties prenantes aux questions relatives au mercure pour la mise en œuvre de la convention de Minamata sur le mercure, le Ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage à travers l’Office Burundais pour la Protection de l’environnement (OBPE), a organisé du 28 au 29 janvier 2025, un atelier technique de sensibilisation et d’éducation à l’endroit des professionnels de santé et les dentistes sur l’impact négatif du mercure sur la santé humaine et l’environnement. C’était aussi l’occasion d’échanger sur la façon de lutter contre les produits dangereux pour la santé humaine et l’environnement.
Selon un expert en santé environnementale, Prosper Muyuku, les activités d’extraction minière à petite échelle de l’or, sont une source importante d’émission de mercure dans l’environnement. Au Burundi, a-t-il précisé, le secteur d’exploitation minière artisanale de l’or (EMAPE) constitue une ressource importante pour le pays. Au niveau national, Muyuku a fait savoir que les exploitations artisanales à petite échelle constituent 70% de toutes les exploitations minières à petite échelle d’or.
Il a indiqué que lors de la séparation de l’or du mercure par chauffage, le mercure, comme il est un liquide à température ordinaire, se volatilise facilement. Ces vapeurs rendent toute la chaîne d’alimentation dangereuse par bioaccumulation du métal lourd qui est le mercure, a-t-il signalé. Les plantes, les poissons et de façon générale l’environnement, les écosystèmes et par conséquent la vie humaine et animale s’en retrouvent fortement menacés.
Selon cet expert, les vapeurs de mercure peuvent provoquer des troubles de mémoire, des tremblements, de l’irritation et des troubles cognitifs. Une exposition prolongée au mercure, a signalé Mukuyu, peut entrainer une insuffisance rénale. L’inhalation prolongée des vapeurs de mercure irrite les voies respiratoires. Le mercure peut causer des anomalies congénitales et affaiblir les défenses immunitaires, a-t-il informé.
Selon lui, la gestion des risques physiques, biologiques, chimiques, physiologiques et psychique, nécessite une approche intégrée combinant les technologies alternatives, la régulation stricte et la sensibilisation des communautés. Etant donné que la convention de Minamata sert à réduire les impacts néfastes du mercure, il a souligné que sa mise en œuvre dépend du soutien international, de la volonté politique et de la participation active des acteurs locaux. La mise en œuvre de cette convention suppose aussi, d’après lui, que les mineurs soient informés des souffrances courantes qu’ils peuvent subir, lorsqu’ils sont exposés au mercure et du cyanure
Signalons que cet atelier a vu la participation des médecins, laborantins, pharmaciens, dentistes de la Mairie de Bujumbura et ceux travaillant dans les régions d’exploitation de minerais.