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La qualité de productions musicales audio burundaise a régressé depuis 2014

ByAdministrateur

Juil 9, 2025
Photo d'archive Gédéon Nahishakiye / producteur burundais de la musique

MUKAZA, 8 juil (ABP) – La qualité des productions audio produits par les burundais a régressé depuis 2014, comparativement aux productions de la région. Cela a été annoncé par Gédéon Nahishakiye, le producteur musical burundais œuvrant à Bujumbura, connu sous le pseudonyme de G.N equalizer et propriétaire de l’une des maisons de production modernes (G made house).

D’après cet expert en production audio, avant l’année 2014, les productions audio Burundais étaient classées premiers dans la région grâce aux studios d’enregistrement professionnels comme Tanganyika studio, qui avait à l’époque des équipements de haute gamme, offrant un environnement propice à la création musicale et à la production sonore de haut niveau.

Nahishakiye indique en outre qu’actuellement, vu les productions audio des autres pays de la région, le Burundi vient en 5ème position derrière ceux du Kenya, de la Tanzanie, du Rwanda et de l’Ouganda.

Ce producteur musical explique que les logiciels et autres équipements de production audio sont achetés en ligne, mais que les burundais ne sont pas encore habitués à ce genre d’achat car ils n’ont pas confiance aux objets vendus en ligne. D’après lui, plus le pays évolue en matière de l’usage de l’internet et l’achat en ligne, plus les producteurs audio locaux achètent des équipements modernes ce qui améliore leurs productions.

            Cet expert en production Audio a aussi révélé que la majorité des studios d’enregistrement et de production musicale Burundais n’a pas d’équipements assez modernes, et d’après lui, cela est expliqué par le fait que le domaine musical au Burundi n’est pas assez payant pour permettre aux producteurs d’acheter des équipements modernes .Selon lui, la production audio burundaise manque encore des équipements analogiques comme entre autres les consoles de mixage, les égaliseurs et les compresseurs, jouant un rôle important dans le façonnage du son, et offrant une chaleur et une texture uniques que les équipements numériques peuvent parfois avoir du mal à reproduire. Il a par ailleurs souligné que pour assurer une production professionnelle, les studios burundais devraient avoir ces équipements.

            Le producteur audio Nahishakiye signale aussi que le niveau de professionnalisme des producteurs audio burundais est encore faible, vu que ces derniers n’ont pas eu des formations suffisantes en production audio. Il a aussi ajouté qu’il n’y a pas d’écoles de production audio au Burundi, et que les apprenants se forment eux-mêmes ou sont formés par ceux ayant une certaine expérience dans ce domaine, qui ont eux même une performance douteuse dans la production audio.

Malgré ce bas niveau des productions audio Burundaises, Nahishakiye a fait savoir que certains producteurs musicaux burundais sont très créatifs et maîtrisent la production, ajoutant que les chansons produites au Burundi sont jouées sur des chaînes de radio et télévisions internationales même si leur niveau est encore moins professionnel.

            Nahishakiye a soulevé d’autres défis bloquant le développement du domaine de la production audio au Burundi. D’après lui, à part les défis financiers qui empêchent les producteurs d’acheter les logiciels et autres équipements modernes de production audio, la musique burundaise elle-même est loin d’être du business. Il a indiqué qu’ après avoir constaté qu’ils ne gagnent presque rien dans le domaine musical, les artistes chanteurs sont parfois découragés et abandonnent facilement le métier, ce qui est une perte pour les producteurs de musique qui ne gagnent que si les chanteurs sont actifs. Nahishakiye signale par ailleurs que des fois les tarifs fixés par des maisons de production ne sont pas acceptés par les artistes chanteurs, qui les qualifient d’exorbitant par rapport à leurs faibles moyens financiers.

            Pour rehausser le niveau des productions audio locales, le producteur musical Nahishakiye propose certaines solutions.  Il suggère   qu’il y ait une industrie musicale, qui englobe toutes les activités liées à la création, la production, la distribution et la commercialisation de la musique. D’après lui, cette industrie permettra à chaque acteur musical d’avoir des gains dans ce domaine. Il a profité de cette occasion pour  demander au ministère ayant le domaine musical dans ses attributions de créer des écoles de production audio, ainsi que de disponibiliser des fonds pour financer le domaine musical, car a-t-il signalé, la musique assure la promotion du pays à l’étranger.

            Le producteur Nahishakiye propose également qu’il y ait des ateliers visant à former les producteurs locaux, en connectant ces derniers aux producteurs internationaux ayant une expérience suffisante en production audio, pour aider les producteurs locaux à travailler en suivant les normes. Aussi, a-t-il ajouté, à travers des financements, il faut que ces producteurs soient appuyés pour avoir leurs propres maisons de production et des équipements modernes à leur disposition pour enfin pouvoir produire des contenus audio de haute qualité.