• mer. Juil 30th, 2025

ABP - Agence Burundaise de Presse

Grenier de l'information au Burundi

Appel à briser le silence sur les violences basées sur le genre

ByAdministrateur

Juil 29, 2025
Romain Ndagabwa responsable de la Direction Provinciale de Développement Familiale et Sociale

NGOZI, 14 juil (ABP) – Les violences basées sur le genre (VBG) sont encore observées dans les communes de la province de Ngozi, et la lutte contre ces dernières nécessite l’implication de tous.

Cela est indiqué par Romain Ndagabwa, responsable de la Direction Provinciale de Développement Familiale et Sociale dans l’ancienne province de Ngozi, lors d’une interview accordée à l’ABP. Il fait savoir que les cas de violences se remarquent encore à Ngozi. 

            Ce responsable précise que les différentes formes de violences qui se manifestent sont entre autres : les violences sexuelles, physiques, économiques et psychologiques. Même si ces dernières peuvent toucher tout le monde, ce sont les femmes et les enfants qui sont fréquemment touchées, principalement par les violences économiques, a-t-il fait savoir. Parmi les causes des violences basées sur le genre d’après toujours Ndagabwa, figurent : les mauvaises attitudes dans la société, certains comportements inappropriés des femmes, la consommation excessive d’alcool, ainsi que des situations perçues comme des provocations des femmes envers les hommes. 

Joselyne Kumwenayo responsable de l’Association des Femmes pour la Paix et le Développement Intégré des Communautés

            Ce centre, pour sa part, offre une écoute attentive aux survivants afin d’identifier le type de violence subie, leur assure une orientation appropriée selon les référencements disponibles, et les accompagne également dans les procédures judiciaires. Bien que les données spécifiques pour la période 2023-2025 ne soient pas encore publiées, des chiffres antérieurs indiquent que de juin 2020 à juillet 2021, 975 cas de VBG ont été enregistrés à Ngozi. Les violences psychologiques étaient les plus fréquentes, suivies des violences économiques, physiques et sexuelles.

            Ndagabwa appelle par ailleurs la population, en cas d’abus, à ne pas se taire mais plutôt à les dénoncer auprès des relais communautaires au niveau des collines (imboneza), notamment les chefs collinaires. Et les autorités à la base et la communauté en général, sont appelés à s’impliquer dans la lutter contre les violences basées sur le genre tout en dénonçant toutes leurs formes.

            Joselyne Kumwenayo, responsable de l’Association des Femmes pour la Paix et le Développement Intégré des Communautés (AFPDIC) œuvrant à Ngozi, recommande à l’État de promouvoir la protection des droits humains en général, de renforcer la cohésion sociale, d’encourager le développement socio-économique des communautés. Elle suggère également de multiplier des campagnes de sensibilisation sur la bonne cohabitation au sein des ménages, de préparer les jeunes couples avant le mariage, de favoriser l’adhésion massive des femmes aux coopératives afin de réduire leur dépendance économique, ce qui pourraient contribuer à la réduction des VBG.

            Les violences basées sur le genre ne concernent pas uniquement les femmes ; les hommes en sont également victimes. Cependant, ils préfèrent souvent ne pas en parler. Selon Boniface Nduwimana, responsable de l’Association Hommes en Détresse qui milite pour les droits des hommes et lutte contre les violences basées sur le genre, indique que de 2021 à juin 2025, 430 hommes victimes de violences ont osé en parler. Parmi eux, 10 ont été soignés après avoir été grièvement blessés par leurs épouses. 33 procès ont été enregistrés et sont en cours de suivi judiciaire. 13 ont déjà été jugées, tandis que les autres sont encourt de traitement. Par ailleurs, 5 couples ont pu être réconciliés.