MUKAZA, 18 juil (ABP) ̶ Les albinos sont actuellement exposés au cancer de la peau par rapport aux années antérieures, alors que le Burundi connait une carence des dermatologues. Cela a été affirmé par Anicet Bangirinama, président de l’association Albinos Sans Frontières (ASF), au cours d’une interview accordée à l’ABP, à l’occasion de la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme.
Anicet Bangirinama a fait remarquer que sept albinos en provenance de l’intérieur du pays sont actuellement sous traitement du cancer de la peau à l’hôpital militaire de Kamenge. Il déplore que plusieurs albinos aient perdu leurs vies avant la découverte dudit cancer, sans oublier que leurs familles étaient incapables de couvrir les frais de traitement médical avancé.
D’après Bangirinama, même si ce cancer de la peau a été découvert, on observe une persistance des défis liés au manque des dermatologues burundais spécialisés en la matière. Les albinos atteints du cancer de la peau sont obligés de faire le tourisme médical vers l’hôpital Kilimandjaro en Tanzanie. Au cas contraire, nuance-t-il, les médecins tanzaniens se déplacent vers le Burundi pour le traitement à domicile.
Ledit cancer est causé par la pénétration des rayons solaires dans la peau d’un albinos qui, malheureusement n’a pas de mélanine protégeant son corps dès sa naissance. « L’albinos est obligé d’avoir une crème solaire dont le prix varie entre 130.000fbu et 150.000fbu pour adoucir la peau. Il doit porter un chapeau, des lunettes, des chemises à longues manches et des pantalons couvrant tout le corps contre le soleil », a-t-il-expliqué.
A la question de savoir ce que fait l’ASF pour la prise en charge de ces albinos, Bangirinama fait savoir que l’ASF entreprend quelques projets d’agri-élevage et du commerce, et dispose d’un studio de production musicale.
Signalant que l’autofinancement reste un idéal à atteindre. Bangirinama demande l’intervention de l’État pour la formation des dermatologues spécialisés. La demande est aussi adressée aux militants des droits de l’homme dont la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH) pour l’octroi des matériaux nécessaires pour la protection contre les rayons solaires.
Enfin, il trouve que la participation des albinos instruits dans les instances de prise de décisions pourrait renforcer la prise en charge de plus de 1200 albinos burundais