MUKAZA, 28 juil (ABP) – Le stylisme est un art qui se repose sur la conception et la création de vêtement à partir d’une approche à la fois esthétique et fonctionnelle, les créations portent aussi des messages qui influent ou révèlent les tendances d’une société sur les catwalks des grandes maisons de couture. Pourtant, cet art n’est pas valorisé au Burundi ce qui cause la régression de ce métier, a annoncé Abdallah Durant Ndayishimiye, Directeur Artistique chez Buja Fashion Week à travers un entretien accordé à l’ABP.
Ndayishimiye est un styliste de profession œuvrant à Bujumbura depuis 2014, il a annoncé qu’au commencement la mode ou le stylisme était apprécié par beaucoup des gens. Ce styliste a raconté que beaucoup de personnes n’ont pas encore compris ce métier et parfois même le confonde avec la compétition des miss ce qui, selon lui, pousse à la non valorisation de ce métier.
« Le modeling et la compétition des miss sont deux choses différentes. La compétition des miss s’agit de manifester l’intelligence et la beauté corporelle alors que le modeling est l’exhibition des œuvres artistiques en particulier et la beauté des mannequins en général », souligne Ndayishimiye. Il remarque que, d’autre part, le stylisme et le mannequinat ou modeling sont très fortement liées l’un à l’autre, car le stylisme est l’art d’imaginer et créer les nouveaux modèles des vêtements, et les vêtir aux mannequins, tandis que le modeling ou le mannequinat suppose exposer les modèles des vêtements créés par le styliste, les démarches et le positionnement pour que le vêtement donne une bonne impression.
Il raconte que ce métier de styliste n’est pas valorisé comme tant d’autres métiers générateurs de revenus, au Burundi, alors que dans d’autres pays, il fait vivre les artistes qui le pratiquent. Ce qui est l’un des défis qui handicape le secteur de la mode au Burundi, selon ce styliste. Selon lui, les prix d’achat du matériel nécessaire sont élevés au moment où, quelquefois, les ventes ne rapportent pas gros ; ce qui fait que certains artistes abandonnent ce métier, s’investissent dans d’autres métiers plus rémunérateurs.
Néanmoins, Ndayishimiye fait appel aux créateurs de produire en qualité et en originalité, afin de donner de la valeur aux produits fabriqués au Burundi, étant donné que la plupart des gens pensent que ces produits sont de mauvaise qualité et préfèrent ceux qui proviennent de l’étrange.
D’après Ndayishimiye le gouvernement devrait soutenir ce secteur qui pourrait attirer les touristes. Il appelle aussi le secteur privé à investir et soutenir ce métier de stylisme.