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Le slam, un mouvement artistique en plein expansion au Burundi

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Juil 30, 2025
Jean Claude Parys Nduwimana (Parys Rasla)

MUGERE, 23 juil (ABP) – Le slam est un mouvement artistique et littéraire libre, caractérisé par la liberté d’expression et permettant aux artistes de s’exprimer sur une scène ouverte sans contraintes de style ou de thème. Ce sont les propos de Jean Claude Parys Nduwimana (Parys Rasla), un slameur professionnel œuvrant dans la commune de Mugere à Bujumbura.

            D’après ce slameur, ce mouvement est né dans les années 1980 à Chicago aux Etats-Unis, grâce à un poète Américain Marc Smith, qui voulait rendre la poésie plus libre et accessible à tous. Nduwimana explique en outre que le slam est un mélange de poésie, d’expressions libres souvent sur des sujets de société, d’émotions ou de vie quotidienne. Le slam est souvent déclamé sur scène, avec ou sans musique, tout en transmettant un message compréhensible avec une voix et émotions.

            Ce slameur ajoute aussi que le slam aborde des thèmes forts notamment sur la société, l’identité, l’amour, l’injustice et l’espoir d’un avenir meilleur.

Auparavant, a-t-il expliqué, la poésie était soumise à des contraintes classiques. Il y avait des règles à respecter.             Aujourd’hui avec le slam, a-t-il poursuivi, l’artiste est libre dès la composition jusqu’au moment de déclamer, et peut articuler les sujets librement sans contraintes de rimes ou de forme. Il se détache des règles strictes de la poésie classique.

            Concernant le niveau du slam au Burundi, Parys Rasla indique que cet art oratoire est connu et pratiqué au pays, et qu’il a déjà franchi un grand pas. Par ailleurs, a-t-il fait savoir, deux slameuses Burundaises Gladys et Huguette Izobimpa ont été sacrées championnes dans des compétitions locales et ont aussi parvenu à franchir un autre pas en se produisant sur des scènes internationales. Il ajoute aussi que d’autres slameurs de la diaspora burundaise en sont une preuve de l’évolution du slam au Burundi.

            Malgré cette évolution, l’artiste slameur Nduwimana signale que ce domaine fait face à de nombreux défis comme il est un art nouveau au Burundi.  Ces défis sont liés au manque de visibilité chez les artistes slameurs (au sein des médias) et le manque de moyens financiers pour financer leurs œuvres.

            Nduwimana recommande qu’il ait un appui financier pour les artistes slameurs, mais aussi qu’on leur accorde une visibilité pour lancer loin leurs œuvres et se promouvoir : « une œuvre qui ne parvient pas à son destinataire est considérée comme morte ». A-t-il martelé  

            Signalons que le slam au Burundi se développe à la fois dans des lieux culturels établis comme l’Institut Français du Burundi (IFB) et dans des espaces plus informels des quartiers.