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Protection de l’enfance au Burundi :vers une tolérance zéro face à l’exploitation sexuelle

ByAdministrateur

Sep 4, 2025
Photo de famille des participants

MUKAZA, 21 août (ABP) – Christine Ntunzwenimana, représentante des organes de traités, des procédures spéciales et de l’examen périodique universel, a présenté le rapport initial ainsi que les premier, deuxième et troisième rapports périodiques relatifs au Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. C’était lors de l’atelier de validation dudit projet, organisé mercredi 20 août 2025 par le ministère en charge de la Justice, des droits de la personne humaine et du genre, en collaboration avec le système des Nations Unies au Burundi.

Ntunzwenimana a souligné que, selon les données de l’UNICEF, plus d’un million d’enfants dans le monde, en particulier des filles, sont impliqués dans l’industrie du sexe. Certains y voient une échappatoire à la pauvreté, tandis que d’autres y sont entraînés contre leur gré, enlevés, vendus ou adoptés dans le but d’alimenter des réseaux de prostitution et de pornographie. Cette situation met gravement en péril leur santé physique et mentale. Leur invisibilité sociale complique souvent toute forme d’assistance ou de protection.

Elle a également rappelé que, sans documents officiels, ces enfants demeurent inconnus des autorités, ce qui rend leur disparition difficile à détecter. Ce fléau n’épargne aucun pays, qu’il soit développé ou en développement, et a, ces dernières années, suscité une attention croissante au sein des organisations internationales.

Pour faire face à cette crise mondiale, les Nations unies ont adopté un protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, dédié à la vente d’enfants, à la prostitution des enfants et à la pornographie mettant en scène des enfants. Ce protocole constitue le premier instrument juridiquement contraignant qui définit clairement et interdit l’implication des enfants dans ces formes d’exploitation sexuelle. Il oblige les Etats parties, comme le Burundi, à adopter des mesures immédiates et radicales pour lutter efficacement contre ce phénomène.

En conformité avec ces engagements internationaux, le Burundi a adopté plusieurs textes législatifs et stratégiques, a précisé Ntunzwenimana. Il s’agit notamment de la loi de 1993 portant révision du Code du travail, qui interdit l’emploi des enfants de moins de 16 ans, sauf pour certains travaux légers ou d’apprentissage expressément autorisés par le ministère en charge du Travail, à condition qu’ils ne nuisent ni à la santé, ni à l’éducation, ni au développement de l’enfant. Elle interdit également le travail de nuit pour les enfants de moins de 18 ans.

En 2009, le Burundi a adopté le Plan d’action national (PAN) 2015-2025 pour l’élimination des pires formes de travail des enfants (PFTE), actualisé en 2024 pour la période 2024-2027 afin de mieux répondre aux défis persistants. En 2016, une loi sur la prévention, la protection des victimes et la répression des violences basées sur le genre (VBG) a été promulguée. Son article 34 stipule : « Toute personne reconnue coupable d’esclavage sexuel est punie d’une servitude pénale à perpétuité, assortie d’une ou plusieurs peines complémentaires prévues à l’article 60 du Code pénal. »

En 2022, une nouvelle loi sur la prévention et la répression de la cybercriminalité a été mise en place. Elle définit la pornographie infantile comme :« Toute représentation visuelle d’un comportement sexuellement explicite, y compris toute pornographie, film, vidéo ou image, qu’elle soit fabriquée ou produite par voie électronique, mécanique ou tout autre moyen, impliquant un mineur ».

Selon Ntunzwenimana, ces efforts témoignent d’une volonté politique réelle de la part du Burundi de protéger les enfants contre toutes les formes d’exploitation sexuelle.