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Le secrétaire Général de l’ONU critique sévèrement le système économique mondial conçu en faveur des pays riches

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Mar 7, 2023

DOHA, 6 mars (ABP) – Le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres a sensiblement critiqué le système économique mondial qui favorise seuls les pays riches. Il s’exprimait samedi le 4 mars 2023 à Doha au Qatar, lors de l’ouverture du sommet des chefs d’Etats et de Gouvernements des pays les moins avancés (PMA).

Selon lui, le développement économique devient difficile quand les pays manquent de ressources, croulent sous la dette et se battent toujours avec l’injustice historique d’une réponse inégale à la Covid-19. « Les pays les plus pauvres ont à maintes reprises dénoncé une distribution injuste des vaccins, concentrés en Europe et en Amérique du Nord », a-t-il déclaré en condamnant un système financier mondial conçu par les pays riches largement à leur profit.

A l’égard des conséquences liées aux changements climatiques, Guterres n’y va pas par quatre chemins. « Combattre une catastrophe climatique que vous n’avez en rien provoquée est un défi », a-t-il critiqué. C’est ainsi qu’il a demandé aux pays développés une aide au développement de quelque 500 milliards de dollars américains par an pour les pays les plus pauvres de la planète, « immobilisés dans une situation qui empêche la réforme de leurs économies et la remise à flot de leurs systèmes d’éducation et de santé.

Le président du Malawi, Lazarus Chakwera, qui a présidé le sommet et qui est en même temps le président de la 5ème Conférence des Nations unies sur les PMA, émet, lui aussi, sur les mêmes ondes que le Secrétaire général des Nations Unies. Il dénonce « les promesses non tenues » de la communauté internationale et estime que l’aide au développement devrait être une responsabilité morale.

Le président de la République du Burundi, M. Evariste Ndayishimiye a été le premier chef d’Etat à prendre la parole. Il a fait savoir que le programme d’action de Doha sur les PMA auquel toute la communauté internationale adhère avec enthousiasme, manifeste une nouvelle génération d’engagement renforcée entre les pays les moins avancés et leurs partenaires de développement y compris le secteur privé, la société civile et les gouvernements à tous les niveaux.  Cependant il a signalé qu’avant le programme d’action de Doha, il y a eu celui d’Istanbul dont le rendement n’a pas été du tout suffisant au regard des buts et objectifs fixés collectivement.

Le président Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs d’Etats et de Gouvernements des PMA

Selon le président Ndayishimiye, la catégorie des pays les moins avancés dont le Burundi fait partie, n’a pas été à mesure d’atteindre l’objectif fixé par le programme d’action d’Istanbul en matière de croissance économique, en raison de nombreux facteurs. En effet, a-t-il expliqué, les pays les moins avancés ont été sévèrement frappés par l’incidence négative de la Covid-19 en raison souvent de la fragilité des systèmes de prestation sanitaire ou les ressources limitées entre autre financières. En outre, a-t-il poursuivi, la répercutions de la Covid-19, les changements climatiques et certains conflits politico-sécuritaires ont entrainé une détérioration de la situation concernant la sécurité alimentaire, énergétique, le commerce mondial et la stabilité des marchés.

Pour le Burundi particulièrement, a-t-il indiqué, cette situation a été envenimée par les sanctions lui imposées depuis 2015 jusqu’à 2020. Selon toujours le président burundais, en dépit de nombreux difficultés auxquelles ils font face, les PMA renferment les ressources humaines, culturelles et naturelles considérables avec un grand potentiel de croissance économique, le bien-être des populations, la paix, la prospérité ainsi que la sécurité alimentaire et énergétique.

Selon toujours le président de la République burundaise, la mise en œuvre concrète du programme de Doha, convenue lors de la 1ère partie de la conférence des Nations Unies sur les PMA tenue en 2022, les aidera à faire face aux impacts socio-économiques négatifs qui résultent de la Covid-19, à retrouver une voie pour atteindre les objectifs du développement durables (ODD), à relever les défis liés aux changements climatiques et à progresser vers une graduation durable et irréversible.

Pour tirer pleinement profit du programme d’action de Doha sur les PMA, le Burundi souhaite se doter d’une stratégie ambitieuse de mise en œuvre intégrant les dispositions du Programme d’action de Doha dans les politiques nationales et dans les schémas de développement, ainsi que de procéder à des examens réguliers avec la pleine participation de toutes les principales parties prenantes, notamment les partenaires du développement.

Par ailleurs, le président Ndayishimiye se félicite que le gouvernement du Burundi a déjà inscrit dans ses priorités, l’éradication de la pauvreté grâce à des politiques innovantes de développement socio-économiques, qui placent les jeunes et les femmes au premier rang d’acteurs du changement.

Signalons que les dirigeants et les représentants de 33 pays d’Afrique et 13 pays d’Asie-Pacifique et d’Haïti se réunissent à Doha, cinq décennies environs, après la création par l’ONU de la catégorie des PMA, dans le but d’apporter un soutien international particulier pour les membres les plus vulnérables et les plus défavorisés.