• ven. Nov 22nd, 2024

ABP - Agence Burundaise de Presse

Grenier de l'information au Burundi

La justice burundaise présente encore des lacunes qui nécessitent d’être remédiées

ByAdministrateur

Mar 23, 2023

KAYANZA 22, mars (ABP) – La Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH), a organisé le mercredi 22 Mars 2023, au chef-lieu de la province Kayanza (nord), un atelier de renforcement des capacités des présidents des tribunaux de résidence de la région nord sur la prise en compte de la dimension « Droits de l’homme dans leurs prestations respectives », a-t-on appris sur place.

Selon le président de la CNIDH, Dr Sixte-Vigny Nimuraba, un tel atelier a été également organisé au niveau des régions dans les provinces Bubanza, Gitega et Makamba. Il a signalé que l’organisation concomitante de cette session, dédié au renforcement des capacités des magistrats des tribunaux de base dans tout le pays, prouve à suffisance la préoccupation qu’a la CNIDH de contribuer à la consolidation d’un véritable Etat de Droit et un Etat respectueux des droits de l’homme. De plus, a-t-il laissé entendre, cette activité s’inscrit dans la droite ligne du gouvernement dont la volonté affichée est de faire de la justice le cheval de bataille pour asseoir le développement communautaire, la paix, la justice équitable et la prospérité de tous.

                                                                             Vue partielle des participants

Selon le Dr Nimuraba, le respect de la loi et des droits de l’homme est le pilier dans l’administration de la justice. Tous les acteurs clés, les magistrats, les autorités judiciaires, policières, pénitentiaires et les avocats doivent s’y plier. Pour y parvenir, a-t-il expliqué, les participants à l’atelier doivent être caractérisés par l’abnégation et le professionnalisme qui exigent la compétence, l’intégrité, la dignité, l’assiduité, la rigueur et l’humanisme. De plus, ils doivent s’inscrire en faux contre toutes les ingérences, pressions et intimidations illégitimes pour mériter la confiance du peuple et les autorités du pays.

Toutefois, le président de la CNIDH a déploré le fait que les requérants qui saisissent cette commission reprochent à la justice, la longueur des procédures judiciaires, la corruption, l’égarement des dossiers judiciaires, le mauvais accueil au niveau des secrétariats des parquets et des greffes des juridictions ou le manque de diligence, ainsi que la lenteur excessive dans l’exécution des décisions judiciaires. « Une telle situation hypothèque le droit à un procès équitable », a-t-il martelé, ajoutant que c’est pour cette raison que la CNIDH a organisé ledit atelier en vue de promouvoir la justice équitable et l’usage des instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme dans les procédures et décisions judiciaires.

Dr Nimuraba a souligné que cet atelier de deux jours permettra aux participants d’identifier les défis majeurs, internes et externes, liés à l’administration de la justice au Burundi et proposer des solutions réalistes aux problèmes identifiés. De plus, les participants seront en mesure de répondre aux attentes des justiciables en ce qui concerne l’instruction rapide et impartiale des dossiers et l’exécution des décisions judiciaires dans les délais raisonnables sans mettre de côté le renforcement de leur collaboration avec l’administration locale.

Au nom du ministre de la justice, son assistance, Mme Virginie Havugiyaremye, a exprimé un sentiment de gratitude à ceux ont organisé cet atelier d’autant plus que les concernés ont toujours besoin d’un renforcement des capacités. Elle s’est dite confiante que cette session leur permettra d’approfondir et d’intégrer les techniques qui tiennent compte de la « dimension droits de l’homme » dans leur travail quotidien. Elle a souligné que le ministère de la justice s’est engagé à travailler avec tous ceux qui veulent contribuer à l’amélioration qualitative et quantitative de l’administration de la justice. Mme Havugiyaremye a exhorté les magistrats à se perfectionner davantage en exploitant utilement les nouvelles technologies de communication pour approfondir leurs connaissances. De cette manière, a-t-elle insisté, les magistrats seront capables de jouer avec compétence et humanité leur rôle.

A noter qu’au cours de cet atelier de deux jours, différents thèmes seront développés. Il s’agit entre autres du rôle du juge dans la promotion des droits de l’homme, de l’éthique et la déontologie professionnelle des magistrats, la problématique de l’exécution des décisions judiciaires au Burundi ainsi que le respect du droit à un procès équitable par les tribunaux de résidence.