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Célébration de la journée mondiale de lutte contre la lèpre, édition 2024

ByAdministrateur

Fév 9, 2024

CIBITOKE, 8 fév (ABP) – La journée internationale contre la lèpre a été célébrée mercredi le 7 février 2024, au centre médical de Kaburantwa, dans la commune Buganda en province Cibitoke (nord-ouest du Burundi) sous le thème « Eliminer la discrimination et la stigmatisation, embrassons la dignité ».

Les cérémonies ont été rehaussées par la présence d’un représentant du ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida, qui est conseillère audit ministère, Dr Adeline Manirambona.

Dans son discours, la représentante du ministre en charge de la Santé publique a déclaré que le Burundi a fait des progrès dans la lutte contre la lèpre, une maladie causée par un bacille dit de Hansen, qui mutile les personnes affectées.

Cependant, de nouveaux cas de lépreux continuent d’être enregistrés, selon le représentant du ministre de la Santé publique. A titre d’exemple, 400 nouveaux cas de lépreux ont été enregistrés en 2017 au Burundi, au moment où 2019, on a recensé 415 nouveaux cas. En 2020, c’est 407 cas qui ont été enregistrés, tandis qu’en 2021, le ministère ayant la Santé publique dans ses attributions a dépisté au moins 467 nouveaux cas positifs de lèpre, selon la même source.

Faisant savoir que le nombre de lépreux augmente chaque année dans le pays, Dr Manirambona a invité les nouveaux lépreux à se faire enrôler dans des associations des personnes affectées par cette maladie. Néanmoins, la conseillère au ministère en charge de la Santé publique a déploré que 80% de personnes atteintes par cette infection chronique de la peau ont la lèpre contagieuse. Parmi ces dernières, 15 % arrivent au stade de perdre même des parties de leurs membres.

La représentante du ministère de la Santé publique a révélé que le choix de la province Cibitoke pour abriter la célébration de cette journée n’a pas été le fait du hasard. Cette localité fait partie des sept provinces du pays qui hébergent 80% des lépreux. Il s’agit de Cankuzo, Ruyigi, Rutana, Makamba, Rumonge, Cibitoke et Bubanza, selon la même source.

Dr Manirambona a appelé les Burundais à ne pas tarder de se faire dépister de cette infection chronique de la peau, à la vue des premiers signes de la lèpre, qui sont des tâches sur peau. Cela se dit en ce moment où le gouverneur de la province Cibitoke a, dans son mot de bienvenue, précisé que sur 31.700 personnes qui ont fait le dépistage de la lèpre en 2023, 13 cas ont été déclarés positifs.

Pour le représentant de l’ONG Action Damien, Michel Sawodogo, qui a parlé au nom de la fédération internationale des associations contre la lèpre, dont l’Action Damien est membre fondateur, seules l’implication de tous, la solidarité et l’entraide envers les malades lépreux pourront aider à réduire le fardeau de la lèpre au Burundi. Plus de 200.000 cas sont dépistés dans le monde chaque année, selon M. Sawodogo, précisant que la transmission active d’une personne frappée par la maladie se fait toutes les trois minutes, dans près de 145 pays.

La transmission continue et des nouveaux cas dépistés dans le monde, avec près de trois à quatre millions de personnes au monde vivant avec des déficiences et séquelles dues à la lèpre, a-t-il souligné.

Six pays d’Afrique sont les plus touchés, et les plus proches du Burundi sont la RDC et la Tanzanie, a-t-il révélé. La conséquence est que dans les provinces frontalières de ces pays, la lèpre est endémique et les données du Programme national intégré lèpre et tuberculose (PNLT) font état de 467 nouveaux cas en 2021 et 497 en 2022, a-t-il dit.

Sawodogo a signalé que la stratégie mondiale de lutte contre la lèpre 2021-2030 va vers zéro lèpre (zéro infection, zéro maladie, zéro incapacité, zéro stigmatisation et zéro discrimination) dans l’objectif d’éliminer la lèpre.

Quant à Aïsha Ndimubandi, un malade qui a témoigné sur la stigmatisation et la discrimination des malades de la lèpre, elle a demandé aux les lépreux de ne pas s’exclure, mais plutôt de se rendre aux structures de soins le plus tôt possible et d’adhérer dans des associations des personnes lépreuses éparpillées dans toute la province.

Signalons que les cérémonies ont été clôturées par la distribution des vivres constituées du riz, de haricots et savons à 90 malades de la lèpre.

Dr Adeline Manirambona (à gauche) donnant de l’aide à une lépreuse