BUJUMBURA, 9 fév (ABP) – La province sanitaire de Bujumbura (ouest du Burundi) a réuni jeudi le 8 février, au chef-lieu de la commune Mutimbuzi, tous les partenaires des interventions et les autres parties prenantes dans le domaine de la santé pour évaluer les réalisations au cours du second trimestre de l’année 2023-2024 en matière de santé, a constaté ABP sur place.
Au cours d’une interview accordée à l’ABP, en marge de cette rencontre, le médecin directeur de la province sanitaire de Bujumbura, Dr Jean Paul Ndayishimiye, cette rencontre est un travail de routine qui se fait trimestriellement et au cours de laquelle les différents partenaires, les prestataires de soins, certains chefs de services provinciaux et l’administration réunis au Conseil provincial de santé pour le développement (CPSD), font une revue rétrospective de ce qui a été fait, analysent les contraintes rencontrées qui ont empêché d’atteindre une couverture universelle en santé de la population et de se convenir sur les activités prioritaires en faveur de la province sanitaire.
En effet, les réalisations ont été effectives à 85%, eu égard aux prévisions, a précisé Dr Ndayishimiye, soulignant cependant que des contraintes n’ont pas manqué.
Embrayant sur les contraintes, il a fait savoir que le secteur de la santé est confronté à une insuffisance en personnel soignant, surtout dans le district sanitaire de Rwibaga où on trouve des centres de santé avec deux, trois ou quatre unités alors que tous les services ne sont pas bien assurés, a-t-il confié, ajoutant qu’ils avaient l’autorisation d’engager des contractuels, mais les Centre de santé (CDS) ne sont pas à mesure de les payer. Il a plaidé pour que le gouvernement ou les autres bailleurs puissent combler ce vide.
A la question de la rareté des médicaments soulevée par ceux qui fréquentent les structures de soins, Dr Ndayishimiye a indiqué que c’est un défi commun pour tout le pays, surtout pour ceux qui bénéficient de la gratuité des soins, notamment les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Il peut ainsi y avoir une pénurie de certains médicaments lorsqu’on ne les a pas trouvés à la Centrale d’achat des médicaments du Burundi (CAMEBU), du moment que les autres pharmacies d’approvisionnement vendent les médicaments à des prix exorbitants. Les prix à l’achat ont grimpé, mais les formations sanitaires (FOSA) appliquent les anciens barèmes, a-t-il dit, tranquillisant que le ministre de tutelle va bientôt revoir ces prix afin que ces FOSA qui travaillent à perte ne ferment pas.
Selon Dr Ndayishimiye, un autre défi est le manque d’ambulances dans les hôpitaux et le district de Rwibaga qui n’en a aucun jusqu’ici. Il a signalé que par manque de moyens, le système de référence et contre référence fonctionne tant bien que mal. Ils se servent pour le moment des 5% des revenus des CDS et attendent toujours la contribution de la population. L’administration a un grand rôle à jouer dans la sensibilisation de la population afin d’adhérer au programme, a estimé Dr Ndayishimiye.
Il sied de signaler que l’hôpital de Rushubi en commune Isare va prêter une de ses ambulances au district Rwibaga en attendant l’arrivée des ambulances en commande du gouvernement, a révélé à l’ABP Dr Ndayishimiye.