RUYIGI, KAYANZA, CIBITOKE, 28 mars (ABP) – La célébration de la journée de femme se poursuit à travers les provinces du Burundi.
A Ruyigi (est du Burundi), le gouverneur de province, Mme Emerencienne Tabu, appelle les femmes de cette province à saisir l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme pour faire le bilan de leurs réalisations, chacune en ce qui la concerne, pour mieux se développer.
Elle met en garde tous les couples en unions libres, les polygames et polyandres de cette province, qu’un délai de 30 jours leur est donné pour qu’ils puissent légaliser leurs unions ou tout simplement rompre définitivement avec ces pratiques hors-la-loi.
Ces messages ont été émis mardi le 26 mars
lors de la clôture de la campagne des célébrations de la journée internationale de la femme au niveau des communes de cette province, qui s’est déroulée en commune Butezi.
Le gouverneur de Ruyigi a invité toutes les femmes à prendre le lead dans l’augmentation de la production et dans l’auto développement de leurs familles. Elle a indiqué que certaines femmes font la sourde oreille aux conseils qui leur sont données et ne veulent pas s’atteler aux travaux de développement. Elles doivent savoir qu’il n’existe aucune forme de développement sans la participation effective de la femme, a-t-elle martelé.
A l’endroit des hommes et femmes qui pratiquent le concubinage et le vagabondage sexuels, elle a précisé qu’une campagne de lutte contre toutes les formes de sexualité irresponsables est en cours dans tout le pays. Un délai de 30 jours seulement est donné à tous ceux qui sont concernés pour régulariser leurs unions. « Nous en appelons ainsi à tous les responsables administratifs sur toute l’étendue de notre province de se lever comme un seul homme et dénoncer toutes les unions libres dans leurs localités », a déclaré Mme Tabu, signalant que la polyandrie et la polygamie sont également interdites.
Des mesures d’accompagnement sont également prévues pour la vérification de tous ces couples, a-t-elle prévenu, ajoutant que tous ceux qui passeront outre cette mesure devront nécessairement être sanctionnés par la loi.
A Kayanza (nord du Burundi), les femmes de la commune Butaganzwa ont célébré jeudi le 28 mars la journée internationale leur dédiée, a-t-on constaté sur place.
Les cérémonies du jour ont été précédées par un acte charitable posé envers 32 malades alités à l’hôpital Musema.
Chaque malade recevait 5 kg de farine de maïs, 2 kg de haricots, 1 kg de sucre, 1 kg de a-t-on constaté sur place.
Dans son allocution de circonstance, l’administrateur de la commune Butaganzwa, Mme Janvière Kanyana, a invité les femmes à prendre en mains l’éducation de leurs enfants et éveiller leurs filles à en découdre avec les grossesses précoces du fait que, a-t-elle souligné, ces dernières sont la source de différents maux dans la société. Elle les a également invitées à couper court avec l’ivresse et d’autres comportements pouvant ternir leur image. De plus, Mme Kanyana a exhorté les femmes à ne pas tremper dans la corruption, limiter les naissances pour mettre au monde des enfants dont les couples sont en mesure de subvenir à leurs besoins fondamentaux, et combattre le concubinage.
Aux maris, elle a conseillé de ne pas maltraiter leurs épouses et les accompagner dans l’encadrement des enfants, d’éviter le vagabondage sexuel et de soutenir leurs femmes dans différents projets, y compris l’accroissement de la production.
A Cibitoke (nord-ouest du Burundi), la célébration de la journée internationale de la femme a eu lieu mardi le 26 mars, au stade du chef-lieu de la commune Rugombo sous le thème » Cheminons ensemble avec la femme dans le développement en augmentant la production ».
Pour le gouverneur de la province Cibitoke, M. Carême Bizoza, célébrer cette journée permet aux femmes d’évaluer le pas déjà franchi, le chantier qui leur reste à faire, ainsi que leur contribution face à leurs droits et développement. Pour y arriver, le gouverneur Bizoza a interpellé les femmes de sa province pour une lutte en synergie contre le phénomène de polygamie ou de concubinage.
La présidente du Forum des femmes en province Cibitoke, Mme Annonciate Muruho, s’est inscrit en faux contre l’habitude de certains hommes qui profitent de l’accroissement du rendement agricole pour des unions avec d’autres femmes et maltraitent leurs épouses légales. Elle a remercié le gouvernement pour l’ouverture de l’agence de la Banque des femmes à Bujumbura, ce qui va diminuer la longue distance et les moyens que devraient dépenser les femmes de sa province à la recherche des crédits pour leurs projets. Elle a profité de l’occasion pour témoigner de l’évolution positive des droits de la femme dans sa province, à travers notamment la création des écoles maternelles dont certaines d’entre-elles donnent du petit déjeuner aux enfants, ce qui permet aux mères de vaquer tranquillement à leurs occupations quotidiennes. Elle a en outre salué le fait que les filles et les femmes font les mêmes filières actuellement, et que les femmes bénéficient des mêmes salaires que les hommes, en plus des congés de maternité payés.
Quant à la directrice du BPDFS, Mme Gertrude Niyokindi, elle s’est réjouit de l’effort du gouvernement pour éradiquer les VSBG et a encouragé les femmes de sa province pour se démarquer par le travail et prêcher par l’exemple en ce qui est de la propreté à l’horizon de la vision Burundi, pays émergeant en 2040 et développé en 2060.