BUJUMBURA, 6 juil (ABP) – Le chef du gouvernement burundais, M. Gervais Ndirakobuca, a animé vendredi le 5 juillet, à Bujumbura, une séance de travail avec une mission de la délégation des membres du Conseil d’administration (CA) de la Banque mondiale (BM) en visite officielle au Burundi.
Le Premier ministre était accompagné par des membres du gouvernement qui ont, sous leur tutelle, des projets financés par la BM. Il a ainsi fait savoir que depuis 2015, date à laquelle le groupe la BM a arrêté son appui budgétaire, cela a exacerbé la situation économique du pays en entraînant sa stagnation. Il a signalé qu’après la levée des sanctions en 2021, la reprise de l’appui budgétaire de la BM n’a pas suivi pour aider à combler le déficit qui s’est accumulé et qui s’est accentué, il y a plus de 5 ans, consécutivement à ces sanctions.
D’après le Premier ministre, sur 8 réformes préalablement posées par la BM comme conditions à l’appui de cette dernière, 7 sont déjà remplies. Il a toutefois reconnu que la réforme consistant à la finalisation de la réunification du taux de change n’a pas abouti en totalité, non pas par suite du manque de volonté du gouvernement, mais « parce que la réforme ne peut être menée que dans le cas où notre pays disposerait des réserves significatives en devises pour réglementer le marché de change ». Ainsi a-t-il demandé l’allocation de la BM afin de finaliser la réforme du régime des changes.
Tout en se réjouissant du renforcement du cadre de coopération du groupe de la BM qui finance la pare-feuille des projets alignés aux priorités de développement du Burundi reflétant sa vision, le chef du gouvernement s’est réjoui de « l’amélioration significative de la mise en œuvre des projets du groupe de la BM, avec un taux de réalisation qui s’est sensiblement amélioré ». Cependant, comme l’a fait remarquer le Premier ministre, le chantier des réformes étant vaste, le Burundi a attendu le déblocage de l’appui budgétaire de la BM qui devrait renforcer la mise en œuvre du programme des réformes. Il a, à cet effet, énuméré les priorités majeures du Burundi, entre autres, l’amélioration de la productivité agricole et l’introduction de nouvelles technologies de transformation agroalimentaire, la diversification de l’économie pour accroître la production locale, le développement des infrastructures, l’adaptation aux changements climatiques et le développement du capital humain. Le Premier ministre a ainsi interpellé les administrateurs de la BM présents à cette mission d’en tenir compte afin de donner au Burundi les moyens d’atteindre sa vision d’un pays émergent en 2040 et développé en 2060.
Le doyen de la délégation des administrateurs du groupe de la BM, M. Matteo Bugamelli, a révélé que la délégation venait de saisir les doléances du Burundi concernant ses priorités, un agenda qui allait être pris en compte par cette délégation afin d’améliorer la capacité d’arriver à bout de ces défis.
Selon M. Floribert Ngaruko, un Burundais de la délégation et un des membres du CA du groupe de la BM, l’objectif de cette visite était de rencontrer les autorités burundaises pour se rendre compte sur terrain du déroulement des projets de la BM et recueillir les propositions sur ce qui devrait être entrepris pour régler les défis rencontrés.
La délégation en visite au Burundi représente 35% du capital du groupe de la BM et 70% des pays membres du même groupe, précise-t-on.
Signalons que les échanges entre cette délégation, le Premier ministre et des membres du gouvernement se sont poursuivis à huis clos. La dernière mission de la délégation des membres du CA du groupe de la BM date de 1987