BUJUMBURA, 8 nov (ABP) – La Commission vérité-réconciliation (CVR) a organisé, vendredi le 8 novembre 2024, à Bujumbura, une conférence de presse dans le cadre de lancer la 2ème opération de recensement des personnes assassinées ou disparues pendant les crises cycliques qu’a connues le Burundi, depuis 1885 jusqu’en 2008.
Le président de la CVR, Pierre Claver Ndayicariye, a indiqué que cette opération de recensement durera deux semaines et débutera lundi le 11 novembre 2024. Elle concerne les provinces Makamba, Rutana, Ruyigi, Karusi, Muyinga et Kirundo, a-t-il précisé. Il a, par ailleurs, rappelé que la première opération avait eu lieu en 2023 dans les provinces Cankuzo, Bururi et Rumonge. Soulignant que ce recensement est prévu par la loi portant missions et compétences de la CVR, Ndayicariye a signalé que ce dernier vise à connaître les personnes assassinées ou disparues durant ces crises, les auteurs de ces assassinats, les personnes qui ont tenté de protéger les autres, celles qui ont déjà pris le chemin de demander pardon aux autres, et celles qui auraient déjà accordé le pardon aux voisins.
« A travers ce recensement, nous allons essayer de donner le nom aux victimes et aux présumés auteurs, » a indiqué le président de la CVR, indiquant que ce recensement est utile pour les institutions qui gèrent la République car, a-t-il expliqué, c’est un recensement qui donne des données sur les victimes de ces actes ignobles ou les auteurs de ces derniers. « Cette vérité qui sortira de ce recensement, viendra renforcer la vérité déjà étalée jusqu’à présent par la CVR. Il s’agit d’un recensement qui nous permettra de connaître les responsabilités, les missions et les métiers des personnes assassinées, leurs ethnies, le lieu et l’année de de l’assassinat, » a-t-il fait remarquer, soulignant que ce recensement constitue un éclairage important par rapport aux différentes périodes des crises.
Quant à la problématique des terres et autres biens qui est aujourd’hui dans les attributions de la CVR, Ndayicariye a signalé qu’il est en train d’être d’élaborer la méthodologie de travail, tout en estimant que la meilleure façon de traiter cette problématique n’est pas celle de considérer seulement le courrier que l’on envoie à la CVR car, a-t-il signifié, le courrier ne renseigne pas suffisamment sur la complexité des conflits fonciers nés des crises cycliques que le Burundi a connues.
Il a, à cet effet, estimé que la meilleure façon est de s’installer dans les provinces et dans les communes pour écouter les doléances des victimes. Il a, par ailleurs, ajouté que la grande nouveauté pour cette année est que, à travers ce recensement, la CVR fera mieux pour connecter les victimes aux auteurs, à leurs biens et aux spoliateurs. Le président de la CVR a, enfin, signalé que cette commission a la mission d’établir la vérité sur ces conflits nés des différentes crises, sans qu’elle soit un mécanisme judiciaire.