BUJUMBURA, 23 jan (ABP) – Un bon environnement scolaire est une condition essentielle pour assurer les bonnes conditions d’apprentissage, le bien-être et l’épanouissement des élèves, selon l’expert en éducation, Cassien Gashirahamwe, lors d’une interview accordée à l’ABP, mercredi le 22 janvier 2025.
Selon lui, l’omniprésence des violences sexuelles affecte l’apprentissage scolaire. Estimant que malheureusement, les violences sexuelles à l’école sont monnaie courante, en se basant sur le données qu’il a recueillies au cours de l’année scolaire 2022-223. Ainsi, au cours de cette période évoqué, il fait état de 655 filles orphelines de père, 217 orphelines de mère ; 130 orphelines de père et de mère, 224 enfants vulnérables, 3251 enfants de la famille complète, 263 de la famille séparée et 664 non déclarés, qui ont contracté des grossesses non désirées. Parmi elles, 879 filles sont des élèves dont 536 sont issues des écoles post-fondamentales et 343 des écoles fondamentales.
L’expert Gashirahamwe a, à cet effet, révélé que les auteurs des violences à l’endroit des élèves sont entre autres les enseignants, les autorités scolaires et les autres élèves, les commerçants, les motards et les chauffeurs. Comme il l’explique, ces derniers sont constitués en grande partie par des catégories de personnes qui profitent de la pauvreté dans laquelle baignent ces élèves et leurs familles. Gashirahamwe a aussi souligné que les auteurs des grossesses non désirées chez les élèves ne sont pas bien identifiés dans la communauté car, a-t-il expliqué, durant cette même année scolaire, les auteurs inconnus ont été 56% et tandis que les auteurs connus étaient 44%.
En outre, le manque de dialogue entre les enfants et leurs parents est aussi l’un des facteurs qui augmentent ces cas de grossesses non désirées en milieu scolaire. A cela s’ajoute le fait que les jeunes consomment sans modération différentes informations en provenance des réseaux sociaux. « A cause de l’ignorance, ces jeunes consomment à tort et à travers tout ce qui passe devant leurs yeux. Et finit par les exposer à ce genre de comportement » a-t-il martelé.
Les parents devraient parler de la santé sexuelle et reproductive à leurs enfants en termes clairs sans faux fuyants, a interpellé Gashirahamwe. «Il faut qu’ils sachent réellement tous les dangers qui les guettent en s’adonnant aux relations sexuelles étant toujours sur le banc de l’école. Malheureusement, c’est comme si les parents avaient peur de leurs enfants ».
A cette occasion, il a souligné que la lutte contre ces violences nécessite une approche globale, mêlant prévention, soutien aux victimes et renforcement des cadres législatifs et sociaux. Il a appelé toutes les parties prenantes à conjuguer des efforts pour un avenir meilleur de la jeunesse, et partant du pays.
Emmerentienne Nduwimana, représentante légale de l’association Icirori c’amahoro a, quant à elle, fait remarquer que les victimes de ces grossesses sont en grande partie les élèves issues des classes du post fondamental. D’après elle, une telle violence peut affecter le bien être des élèves en les exposant à l’échec scolaire à cause de l’absentéisme, de l’abandon et du manque de motivation pour une réussite scolaire. Elle affecte aussi leur santé mentale et physique se traduisant par des blessures physiques, les grossesses, les infections sexuellement transmissibles, a-t-elle dit. Elle a appelé les jeunes élèves adolescents de s’abstenir et de se concentrer sur ses études en vue d’éviter ces grossesses non désirées car «un bon mari et une bonne femme sont instruits», en rappelant qu’avoir des rapports sexuels dès le bas âge ouvre la porte à plusieurs problèmes dans la vie.