BUJUMBURA, 29 jan (ABP) – Le Burundi s’est joint au reste du monde dans le cadre de la célébration de la journée internationale du sport féminin, une journée qui est célébrée le 24 janvier de chaque année.
A cette occasion, le Comité National Olympique et l’Association de Journalistes des Sports, ont organisé une synergie des médias, où différents acteurs dans les instances sportives ont échangé sur le thème : « Le sport scolaire, un vecteur clé pour le développement du sport féminin et l’égalité des genres. »
La présidente de la commission femme et sport au niveau du CNO, Concilie Nahimana, note qu’il y a une amélioration de la participation des femmes dans le sport, où le taux de participation est passée de 14,39% en 2017 à 23,43% en 2024.
Le CNO, a contribué de façon significative à l’amélioration des conditions pour la participation des filles dans le sport par les séances de sensibilisations des femmes, l’amélioration du cadre légal, l’encadrement des arbitres et du staff technique, a-t-elle fait remarquer.
Elle a également fait remarquer que les efforts du CNO en matière de développement du sport féminin commencent à être payants, au niveau de l’administration des fédérations, où les femmes représentent 30% contre 15% au niveau de l’arbitrage.
Selon Nahimana, le chemin à parcourir est encore long pour atteindre les 50% de participation de femmes dans le sport et les instances sportives, telles que prônées par le CNO. Pour elle, des efforts sont à consentir surtout, au niveau du sport collectif où les femmes sont moins représentées.
Sœur Victoire Nyandwi, directrice de l’école féminine, Lycée Sainte Thérèse de Mushasha (ENEF), trouve qu’il y a des avantages au niveau du développement personnel des filles quand elles pratiquent le sport. « Ces dernières deviennent plus responsables, sont de plus en plus mieux organisées », a-t-elle concédé, ajoutant que, d’après son expérience, les filles qui pratiquent du sport développent une intelligence que les autres filles qui ne le font pas. Elle a interpelé le ministère en charge du sport de consacrer plus de temps aux séances sportives au sein des écoles et de former un plus grand nombre de professeurs d’éducation physique à envoyer dans les écoles primaires, et leur inculquer une sensibilité en matière de développement du sport féminin.
Elle a interpellé, par ailleurs le CNO, de rester aux côtés des écoles pour les soutenir dans cette initiative. A ce propos, elle a noté avec satisfaction les visites effectuées par le CNO à l’ENEF, où ce dernier a promis son soutien, afin de relever le niveau du sport à cette école.
Le spécialiste en sport et professeur à l’IEPS, Célestin Mvutsebanka, confirme que le développement du sport féminin passe indéniablement par l’encadrement des filles depuis l’école primaire. Pour y’arriver, il y a des préalables, selon lui. Le ministère en charge de l’éducation doit mettre en place une stratégie qui doit être suivie depuis la base (au primaire), afin d’assurer la détection spécifique des talents féminins, sinon, seuls les garçons seront toujours les seuls visibles dans ce domaine, a-t-il expliqué. Il a plaidé pour la mise en place d’une politique qui incite les filles à s’intéresser au sport dès le bas âge. Des enseignants sportifs, doivent aussi être formés spécifiquement et envoyés dans ces écoles.
Il interpelle à ce même ministère à organiser des compétitions féminines, en y mettant beaucoup d’efforts qu’au niveau des compétitions masculines. Il suggère au CNO de soutenir financièrement et matériellement les écoles afin que les talents féminins puissent éclore.
Enfin, il recommande de mener des campagnes de sensibilisation auprès des parents et des communautés, afin que l’éducation au sport des filles commence au terroir.