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Les clubs culturels, un pilier important pour la promotion et la préservation de la  culture burundaise

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Juil 9, 2025
Christophe Niyomwungere, membre fondateur du club culturel "Umuyange Legacy"

BUJUMBURA, 18 juin (ABP) – Les clubs culturels burundais jouent un rôle essentiel dans la promotion de la culture et dans la préservation du patrimoine culturel burundais, selon Christophe Niyomwungere, membre fondateur du club culturel « Umuyange Legacy » œuvrant en maire de Bujumbura, et chanteur compositeur des chansons traditionnelles. 

            Au cours d’une  interview accordée à l’ABP mardi le 17 juin 2025 à l’ABP, M. Niyomwungere a déploré que la population burundaise ne s’intéresse pas suffisamment au domaine culturel et considère la culture comme du passé et  les pratiquants  comme des gens non civilisés.

            Niyomwungere a donné l’exemple de la langue nationale le Kirundi qui perd de valeur du jour le jour, d’où certains ont tendance à la mélanger avec d’autres langues pensant que cela démontre leur niveau de civilisation alors que, d’après lui, cela favorise la perte de valeur de cette langue qui est le pilier de la culture burundaise.

Cet acteur culturel déplore également le fait que certains communiqués et lois nationaux destinés aux Burundais ne soient pas tous en Kirundi. Il a interpellé le gouvernement de modifier ces textes langue nationale, pour qu’en lisant ces derniers les Burundais continuent à s’habituer à leur langue et à acquérir de nouveau mots.

            Concernant les danses traditionnelles, Niyomwungere signale aussi que la jeunesse qui est l’avenir du pays, s’intéresse aux danses modernes étrangères et ignore complètement les danses culturelles qu’elle qualifie de démodées. Il ajoute aussi que même l’adhésion dans des clubs culturels est à une allure lente, ce qui démontre également le désintérêt de ce domaine par les Burundais.

            Parmi les causes de ce désintérêt à la culture burundaise, Mwenimana cite l’influence des cultures étrangères surtout favorisés pas les médias burundais qui, d’après lui, consacrent beaucoup de temps dans la promotion de la musique et des contenus audiovisuels étrangers au détriment de ceux promouvant la culture locale. « Une personne finit par aimer ce qu’il a l’habitude de visionner ou d’entendre, » d’où les Burundais se retrouvent sous l’influence d’autres cultures étrangères.  

            Pour que la  culture burundaise retrouve sa saveur, Niyomwungere interpelle tous les Burundais d’apporter leurs contributions, mais surtout aux parents d’éduquer leurs enfants à base de la culture, car a-t-il signalé, l’enfant ayant grandi dans des familles qui aiment la culture restera amoureux de cette dernière.

            Il n’a pas manqué d’appeler au  soutien des clubs culturels qui sont, d’après lui, les  piliers  de la culture burundaise. D’après lui, les chants composés en Kirundi, les rythmes des instruments traditionnels, et d’autres éléments culturels ne peuvent être trouvés ailleurs que dans les clubs culturels, d’où l’intérêt de les redynamiser.

            Il a par ailleurs signalé que ces clubs font face aux défis liés au manque du soutien financier et à la promotion de leurs œuvres, mais aussi du fait qu’ils ne sont pas valorisés dans le milieu social.  

            M. Niyomwungere a aussi révélé qu’ils parviennent à  peine à tirer un profit de leur domaine vu le temps sacrifié pour ce dernier.

Selon lui, une fois ces défis relevés, ces clubs pourront apporter une grande contribution dans le domaine culturel burundais.

            Il recommande  ainsi au gouvernement de renforcer le domaine culturel, surtout en augmentant le budget destiné à ce domaine et des opportunités. D’après lui, le gouvernement devrait aussi identifier les acteurs culturels et leurs milieux de travail, mais surtout de connaître les constituants de la culture burundaise afin de les rassembler et d’identifier les priorités de ces derniers.

            Il recommande aussi la mise en place des mesures incitant les Burundais à aimer leur culture et de punir celui qui passera outre ces dernières car, selon lui, la culture est un pilier du patriotisme.  En effet, d’ après lui,  il est difficile d’aimer un pays dont on ne connaît pas sa culture.

La langue nationale mal utilisée actuellement devrait aussi être protégé et valorisée car, cette dernière représente l’identité de la culture burundaise. M. Niyomwungere a recommandé également l’élaboration d’une loi régissant le domaine culturel, dans le but de faciliter le fonctionnement aux professionnels de la culture car, a-t-il signalé, certains s’autoproclament acteurs culturels pour leurs propres intérêts, en exploitant les œuvres artistiques des autres acteurs, ce qui handicape ce secteur.