BUJUMBURA, 13 mai (ABP) – L’Union européenne (UE) et le Burundi ouvrent un nouveau chapitre prometteur dans leurs relations, ce qui s’explique par le fait que l’UE a officiellement mis fin à la procédure de l’article 96 et a enclenché le rétablissement des relations structurées par l’accord de Cotonou, lit-on dans une brochure distribuée à la presse lundi le 9 mai 2022, en marge de la célébration de la journée de l’Europe.
Cette décision de mettre fin à l’article 96 est l’aboutissement d’un processus de dialogue politique, entamé après les élections générales de mai 2020. Bien plus, elle fait suite aux réformes lancées par le président de la République du Burundi, M. Evariste Ndayishimiye, depuis le début de son mandat en 2020 en matière de l’économie, de lutte contre la corruption et de gouvernance, a-t-on souligné à travers cette brochure, qui donne un aperçu de nombreux programmes de coopération marquant l’engagement de l’équipe Europe au Burundi.
Dans ce contexte, avec un appui coordonné et plus significatif, l’équipe Europe continue à soutenir presque la totalité des secteurs prioritaires définis dans le Plan national de développement PND 2018-2027, ont ajouté les ambassadeurs de l’équipe Europe, signalant avoir financé, entre 2015 et 2021, des programmes et des projets à hauteur de 908,2 millions de dollars américains, ce qui représente 33,3% des appuis financiers des partenaires au développement.
L’UE promeut des actions qui se veulent viables et durables dans le long terme et qui s’inscrivent dans une vision stratégique partagée avec le pays, et sur des secteurs essentiels tels que le développement rural, la nutrition, la santé, l’énergie, l’environnement, le genre et la jeunesse. La mise en œuvre des projets de l’UE est assurée par les agences des Etats-membres de l’UE, des organisations internationales, des ONGs nationales et internationales ainsi que des organisations de la société civile, a-t-on précisé dans cette brochure.
Dans le domaine de la santé, l’UE a financé plusieurs programmes afin d’améliorer l’état de santé de la population à travers le renforcement de la disponibilité, de l’accessibilité et de la qualité des services de santé. Le financement basé sur la performance couplé à la gratuité des soins est le programme phare de l’UE, qui prévoit le remboursement des prestations des formations sanitaires dans tout le pays, à hauteur d’environ 10 millions d’euros par an, a fait remarquer l’UE à travers cette brochure.
Il est signalé que plus de 400.000 accouchements ont été réalisés gratuitement par des professionnels de santé, presque 1.000.000 de femmes ont bénéficié de la planification familiale et 3,5 millions d’enfants de moins de 5 ans ont bénéficié de consultations curatives gratuites en 2020, grâce au soutien de l’UE, sans oublier l’appui de cette dernière à la société civile dans l’amélioration du système de santé pour que les comités de santé (COSA) puissent jouer leur rôle de représentation de la population.
En outre, l’UE promeut le droit des femmes, le soutien aux jeunes et la participation des acteurs de la société civile au développement du pays. Elle a financé plusieurs programmes dans le cadre de renforcer les organisations de la société civile (OSC), d’appuyer le développement de coopératives et la formation socio-professionnelle particulièrement à l’endroit des jeunes et des femmes. A cet effet, plus de 150 organisations de la société civile burundaise ont bénéficié d’actions de renforcement des capacités, plus de 1.000 femmes violées ont été assistées du point de vue juridique et sanitaire, a exemplifié l’UE à travers cette brochure.
Dans le domaine de l’énergie, grâce au soutien de l’UE, 4 mini-centrales hydroélectriques ont été réhabilitées, 16 mini-réseaux solaires ont été construits ou sont en cours de construction et plus de 400.000 personnes, en milieu rural, bénéficient d’électricité du réseau national. En matière de développement rural, plus de 1.600 groupes d’épargne et de crédit ont été créés, plus de 400.000 personnes ont été formées et appuyées en intrants agricoles, plus de 700 sources d’eau ont été aménagées et plus de 160.000 enfants de moins de cinq ans ont reçu des poudres en micronutriments.
L’UE a également financé pas mal de programmes dans le secteur de l’environnement. Ainsi, l’aire protégée des monuments de l’Est a été équipée d’infrastructures de base pour l’accueil des visiteurs et 5 cartes des risques ont été élaborées pour la planification des interventions de protection aux catastrophes naturelles. Environ 300.000 personnes bénéficient aussi d’interventions d’aménagement du territoire et d’infrastructures de mitigation. A cela s’ajoute la station d’épuration des eaux usées de Bujumbura qui sera bientôt réhabilitée.
Quant au secteur de résilience, l’UE a financé un vaste programme de renforcement de la résilience des populations du Burundi, qui s’articule sur trois composantes à savoir la composante « Twiteho Amagara », la composante « Umuco w’Iterambere » ainsi que la composante « Tubehoneza », qui cible environ 2,4 millions de Burundais et dont l’objectif est de réduire la malnutrition et l’insécurité alimentaire, de mieux gérer les catastrophes naturelles et de renforcer les liens intra-communautaires.
Signalons que l’équipe Europe est constituée par l’UE et ses Etats membres résidant au Burundi à savoir la Belgique, l’Allemagne, la France et les Pays-Bas.