BUJUMBURA, 6 août (ABP) – Le Burundi s’est joint au monde entier vendredi le 5 août 2022 dans la célébration de la journée mondiale contre les hépatites virales qui est normalement célébrée le 28 juillet de chaque année. Le thème retenu pour cette année est » Mettre le traitement de l’hépatite à votre portée ».
A Bujumbura, les cérémonies de cette journée se sont déroulées au jardin public (zone Rohero, commune Mukaza) où des activités de dépistage volontaire et gratuites ont été organisées. Selon la déléguée de l’organisation mondiale de la santé (OMS) Dr Denise Nkezimana, le thème de cette année vise à souligner la nécessité de rapprocher les services de prise en charge de l’hépatite, des établissements de soins de santé pour les communautés qui en ont besoin, afin d’améliorer l’accès aux traitements. Selon les chiffres de l’OMS, en Afrique, plus de 90 millions de personnes vivent avec une hépatite, soit 26% des personnes souffrant de cette maladie à l’échelle mondiale.
L’OMS précise également que la transmission de l’hépatite de la mère à l’enfant demeure élevée avec une prévalence de 2,5% chez les enfants de moins de 5ans.
Selon Dr Nkezimana, l’OMS a adopté pour la région Africaine, le cadre 2021-2030 pour une riposte multisectorielle intégrée à la tuberculose, la VIH, aux infections sexuellement transmissibles et à l’hépatite. Ce cadre vise à soutenir les étapes majeures qui sont l’introduction de la vaccination de l’hépatite B à la naissance dans 35 États où on a le diagnostic de 30% des personnes déjà atteintes d’hépatite chronique, et la mise sous traitement de 30% des personnes souffrant de l’hépatite B et C.
Le représentant du ministère de la santé publique et de la lutte contre le Sida le Dr Oscar Ntihabose qui est directeur chargé des soins au sein dudit ministère, a fait savoir qu’une étude faite au Burundi a montré qu’entre 5à 10% des personnes souffrent de l’hépatite B et qu’environ 10% des personnes souffrent de l’hépatite C.
Il n’a pas manqué de signaler que malgré la sensibilisation sur l’hépatite depuis 2017 au Burundi, cette maladie d’hépatite reste méconnue du public à cause de certains défis. Il a cité les structures de dépistage qui restent insuffisants, le matériel et les technologies de traitement, le manque d’information sur la maladie, le coût élevé des tests et des médicaments, l’inadéquation des plateformes de laboratoire, et autres.
A la clôture des cérémonies, une personne qui a souffert de l’hépatite et qui est guérie a témoigné des difficultés qu’elle a connues pour recevoir les médicaments. Il a profité de cette occasion pour demander au gouvernement du Burundi dont le ministère de la santé publique et de la lutte contre le Sida, à rendre disponible les médicaments des hépatites virales.
Il est à préciser que les modes de transmission des hépatites virales sont la voie sexuelle dont les rapports sexuels non protégés, les partenaires sexuels multiples. Pour la voie sanguine, il y a injecté non sécurisées, partage et manipulation des seringues et objets tranchant contaminés, scarification, tatouages, ablation de la luette, usage des drogues injectables et autres. Pour la transmission mère-enfant c’est pendant la grossesse, accouchement, en périnatal. Par voie oro-fécale, la transmission de fait en consommation d’eau ou d’aliments contaminés.
Les symptômes qui peuvent apparaître sont une jaunisse des yeux, une fatigue intense et des douleurs abdominales, articulaires et musculaires précisant aussi que dans la plupart des cas les hépatites virales peuvent rester longtemps asymptomatiques c’est à dire sans signes cliniques.