BUJUMBURA, 21 sept (ABP) – L’Association des Sénats, Shoura et Conseils équivalents d’Afrique et du monde arabe (ASSECAA) a procédé le mardi 20 septembre 2022, à l’hémicycle de Kigobe, à la clôture de ses activités comptant pour sa 9ème réunion de concertation dont l’objectif principal était de mener une réflexion sur les effets de la pandémie de Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne sur les économies arabo-africaines et de formuler quelques recommandations aux gouvernements arabo-africains.
Les activités marquant la clôture de la 9ème réunion de concertation de l’ASSECAA ont été ouvertes par le discours de circonstance prononcé par le secrétaire général de cette association, Abdulwasie Yusuf All, qui a exprimé sa gratitude envers le gouvernement et le peuple burundais en général, au Sénat burundais et au président de la République du Burundi pour avoir accepté d’abriter une réunion de telle ampleur, regroupant les différentes délégations en provenance des pays arabo-africains.
Dans sa présentation sur les deux aspects qui ont fait l’objet d’échanges de ladite réunion, c’est-à-dire, les effets de la Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne, le professeur de l’université du Burundi, Léonidas Ndayizeye, a révélé pourquoi la pandémie de Covid-19 a particulièrement touché l’Afrique et le monde arabe.
Ainsi, Prof. Ndayizeye a fait remarquer que les deux parties du monde dépendent fortement des matières premières à l’exportation et un niveau élevé d’exposition aux chocs internationaux. « Avec le confinement, l’activité mondiale a fortement chuté ainsi que la demande des matières premières, ce qui a eu des répercussions sur la croissance de ces deux parties ainsi que sur leurs perspectives », a-t-il souligné tout en recommandant que les pays devraient tirer des leçons issues de cette crise pour ressortir les politiques industrielles, monétaires, sociales, etc.
Après avoir révélé les conséquences de la guerre russo-ukrainienne sur les économies arabo-africaines, Prof. Ndayizeye a recommandé aux pays en développement, surtout africains et arabes, de toujours diversifier leurs chaînes d’approvisionnement dans les produits de première nécessité, de chercher à conserver ou acquérir une souveraineté nationale dans des domaines aussi sensibles que le domaine alimentaire, notamment en privilégiant une agriculture vivrière pour diminuer le degré de dépendance vis-à-vis de l’extérieur.
Après les interventions des participants par rapport à la présentation du professeur Léonidas Ndayizeye, une déclaration sanctionnant les activités de la 9ème réunion de concertation de l’ASSECAA a été lue en langue arabe par le président de ladite association, Enaam Mayara.
A travers cette déclaration, les membres de l’ASSECA ont noté à l’unanimité que les crises de Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne ont produit des effets négatifs évidents sur les économies arabo-africaines qui se sont traduits notamment par une perturbation des prix du pétrole, une baisse de la demande mondiale de ce produit, une baisse du tourisme intérieur, une limitation des mouvements des populations, une baisse du niveau des revenus par habitat, une perturbation des chaînes d’approvisionnement et du commerce mondial vers l’Afrique et le monde arabe ainsi qu’une augmentation de la pauvreté.
Ils ont déploré que la guerre russo-ukrainienne se soit accompagnée de l’augmentation des prix alimentaires, de l’aggravation de la sécurité alimentaire arabo-africaine, de l’inflation avec un impact certain sur les économies particulièrement fragiles, de la confrontation entre les grandes puissances avec des retombées sur le reste du monde, en particulier sur les pays africains et arabes.
Les membres de l’ASSECAA ont, entre autres, recommandé aux gouvernements de profiter des crise actuelles de Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne pour établir et activer des partenariats stratégiques en vue d’assurer la sécurité alimentaire et énergétique arabo-africaine, de réévaluer les services médicaux dans les pays arabo-africains et les rendre plus efficaces pour trouver des solutions africaines et arabes liées aux réalités africaines et arabes ainsi que d’investir dans la recherche afin de construire un monde africain et arabe qui soit conçu sur le modèle amélioré de ces deux mondes.
Ils leur ont également recommandé de prendre des mesures pour rendre leurs économies plus résilientes face aux crises futures, en particulier celles liées à la sécurité alimentaire.
Pour clore, le président du Sénat burundais, M. Emmanuel Sinzohagera, a exprimé ses vifs remerciements au président et au secrétariat général de l’ASSECAA pour avoir honoré le Burundi d’abriter la 9ème réunion de concertation de cette association arabo-africaine. Il a ainsi donné des cadeaux aux différents chefs des délégations qui ont pris part à ces assises, y compris le président de la Chambre des conseillers du royaume du Maroc et président de l’ASSECAA, M. Annam Mayara.