GITEGA, 9 nov (ABP) – Le président de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) a tenu le mardi 8 novembre 2022 à Gitega (centre du pays), une conférence à l’intention de la représentation du Forum National des Femmes, autour des missions, des réalisations et des perspectives de cette commission, a constaté l’ABP sur place.
A cette occasion M. Ndayicariye a signalé que le Burundi a toujours connu des cycles de violences parce que les violations des droits de l’homme et les tueries de 1972 n’ont pas été réprimées. Il a, à cet effet, souligné que ces tueries ont causé pas mal de conséquences néfastes dont l’exil forcé des hutu, des centaines de milliers de vies humaines perdues, le recul de l’économie nationale, mariages précoces dans les familles décimées, diminution des mariages interethniques. D’autres conséquences ont été la faillite du système éducatif, l’épuration des hutu dans les écoles et le corps enseignant, l’ augmentation du nombre de veuves et orphelins, le traumatisme global de la population, la décroissance et le déséquilibre démographique entre hommes et femmes … Partant de cela, le président de la CVR a signalé que de 2020 à 2022, cette commission a déjà exhumé 22.845 victimes dans 220 fosses communes vérifiées et confirmées dans tout le pays, mais qu’il y a des fosses communes non encore découvertes ici et là. Il a indiqué que parmi les perspectives de cette commission pour l’année 2023, figurent les séances publiques de demande de pardon ou à huis-clos par des auteurs des violations des droits de l’homme et des tueries de 1972.
M. Ndayicariye a exhorté les femmes leaders du forum national des femmes à être de bonnes messagères et éducatrices de la paix dans leurs foyers, à être des générations qui sauvent le pays et à ne jamais apprendre à leurs enfants les divisions, que ce soit ethniques, claniques, régionales ou religieuses ou politiques.
La vice-présidente du forum national des femmes, Mme Madeleine Bamwizere a demandé aux femmes leaders de prendre à cœur ces informations et de les partager à leurs conjoints car, il y a des choses qu’eux aussi ne savent pas.
Mme Bamwizere a suggéré aux femmes à prendre le devant en enseignant leurs enfants le patriotisme et les différentes crises qu’a connues le Burundi depuis 1972. Elle a également interpellé les leaders politiques à ne plus solliciter les jeunes enfants à la guerre mais, à la fraternité dans leurs différences. C’est pour cette raison qu’elle a réitéré l’engagement des femmes du forum national de toujours enseigner la paix, la sécurité, l’unité et l’amour partout où elles seront afin de construire un pays sans guerre.
Signalons que certains membres de ce forum ont suggéré à la CVR de dénoncer publiquement les noms des auteurs des violations des droits de l’homme et des tueries de 1972.