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Discours du chef de l’Etat devant la 76ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies

ByAdministrateur

Sep 26, 2021

BUJUMBURA, 24 sept ABP) – Le chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, qui participe depuis lundi 20 septembre 2021 à la 76ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, a adressé jeudi le 23 septembre, un discours à cette Assemblée pour lui faire part de la situation politico-économico-sécuritaire qui prévaut dans le pays.

Selon le président Ndayishimiye, cette session de l’Assemblée générale se tient au moment où le Burundi va fêter la 60ème anniversaire de son indépendance et de son adhésion à la famille des Nations Unies. C’est donc un moment de se rappeler que l’ONU a joué un grand rôle car, depuis la fin de la première guerre mondiale, le Burundi était géré sous le mandat de la Société des Nations (SDN), puis de l’ONU.

Il a indiqué que la mauvaise gestion de la période coloniale a eu des retombées négatives pour le Burundi qui a encouru juste au lendemain de l’indépendance, des conflits sociaux qui ont été caractérisés par des massacres répétitifs dont les plaies peinent encore à se cicatriser.

« Comme il ressort du thème central de notre débat général, a-t-il dit, il faut effectivement redonner de l’espoir à nos citoyens ». « Au Burundi, c’est redonner l’espoir non seulement face aux effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19, mais aussi aux conséquences de ces crises répétitives qui se sont perpétrées dans le pays en toute impunité ».

Selon le chef de l’Etat, en ce jour, « la restauration de la paix, la sécurité, la stabilité et la cohésion sociale sont une réalité au Burundi. Le seul ennemi qui reste une menace contre les citoyens, en plus de la pandémie de Covid-19 qui nous est tous commun, c’est la pauvreté ». « Nous nous sommes engagés, avec tous les citoyens à la combattre afin d’atteindre notre objectif : le bien-être du peuple burundais. Et pour y parvenir, nous avons identifié un certain nombre de priorités que nous avons inscrites dans la feuille de route du Plan national de développement du Burundi, PND 2018-2027, un programme ambitieux et transformateur, pouvant accélérer le processus de développement socio-économique déjà en marche depuis 2018 ».

Pour y arriver nous avons mis en avant, la bonne gouvernance et la justice sociale. Pour ce faire, la lutte contre la corruption, les malversations économiques et la lutte contre l’impunité, font partie des priorités du gouvernement responsable et laborieux, a dit le chef de l’Etat.

Pour ce qui est effectivement de la lutte contre l’impunité et la prévention des conflits sociaux, le Burundi a mis en avant les mécanismes de justice de proximité afin de permettre à tous les Burundais d’avoir un accès rapide et égal à la justice équitable. Aussi, a-t-il souligné, des efforts ont été consentis pour rendre réel l’indépendance et l’impartialité de la magistrature en rendant opérationnel le Conseil supérieur de la magistrature. Dans le cadre de gérer les vices violents du passé, le gouvernement du Burundi est en train de gérer à bon escient le processus de justice transitionnelle en vue de répondre aux besoins de justice pour toutes les victimes.

Dans le cadre de la gestion sécuritaire, il a tenu à souligner la question du terrorisme. Sur ce sujet, le président Ndayishimiye a souligné que des succès ont été enregistrés mais, selon lui, il faut humblement reconnaître que les Nations Unies sont loin d’avoir développé une stratégie commune, adéquate et efficace pour annihiler ce fléau. « Sur le plan stratégique, étant entendu que le terrorisme n’a pas de justification, je reste convaincu qu’au-delà de l’action militaire nécessaire, la lutte efficace contre le terrorisme suppose une lutte contre la radicalisation qui a pour terreau l’ignorance, la pauvreté, le chômage des jeunes et l’analphabétisme », a souligné le chef de l’Etat. L’ONU devrait entreprendre des actions de lutte contre la pauvreté et prendre des sanctions sévères contre ces groupes et tous ceux qui les soutiennent, a-t-il ajouté.

De notre côté, « nous sommes préoccupés par la prolifération du terrorisme dans la sous-région dont les responsables tels que l’ADF et Red Tabara ayant la base dans la région de l’est de la RDC, qui recrutent des jeunes chômeurs et qui tuent aveuglement les paisibles et innocents citoyens », a souligné le président Ndayishimiye. « Je reste convaincu que ces groupes constituent une menace non pas seulement pour notre région mais pour l’humanité toute entière. Nous devons à cet égard, unir nos forces pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. Et, nous estimons que ce combat doit se poursuivre avec plus de détermination et de solidarité ». C’est dans ce contexte que depuis 2007, le Burundi a mis à la disposition de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union Africaine des contingents militaires et policiers, pour contribuer au rétablissement et au maintien de la sécurité et de la paix dans certains pays qui en ont besoin comme en Somalie et en République Centrafricaine (RCA).

S’agissant des questions des droits de l’homme, le Burundi croit fermement que les droits de l’homme doivent être protégés par des mécanismes claires de bonne gouvernance, de sécurité et de justice équitable, a indiqué le chef de l’Etat. Il a ajouté que dans le cadre du suivi de l’état de mise en œuvre des principes de protection des droits de l’homme, la Communauté internationale devrait adhérer aux principes fondamentaux d’universalité, de transparence, d’impartialité, de non-sélectivité, de non-politisation et d’objectivité ainsi que le rejet de la pratique de deux poids, deux mesures en la matière.

A cet égard, le Burundi estime que la meilleure voie de promouvoir et protéger les droits humains doit passer par la coopération, le dialogue, l’assistance technique et le renforcement des capacités des mécanismes nationaux œuvrant dans le domaine des droits de l’homme. « Nous saisissons cette occasion pour demander à certains partenaires, notamment au sein du Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies, de faire une lecture juste et responsable des efforts que le Burundi déploie aux côtés d’autres Nations et les apprécier à leur juste valeur ». « Toute tendance à singulariser le Burundi en lui collant des mécanismes spéciaux en matière des droits de l’homme est tout simplement contre-productive », a dit le chef de l’Etat. « Comme vous le savez, le Burundi dispose des mécanismes nationaux à même de défendre, promouvoir et protéger les droits de l’homme. Outre la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme qui vient de recouvrer son statut A, nous avons l’Observatoire national pour la prévention et l’éradication du génocide, des crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité, la Commission Vérité et Réconciliation, le Conseil national pour l’unité nationale, la Commission Terres et autres Biens ainsi que l’institution de l’ombudsman ».

Dans la pratique, le gouvernement s’est concentré sur la protection des droits de l’homme, le respect des principes démocratiques, des libertés d’opinion, d’expression et de presse. Et, beaucoup d’efforts ont été consentis grâce à l’instauration d’un dialogue quasi permanent entre partis politiques, les médias et les pouvoirs publics.

Ceci a permis la réouverture de quelques médias qui avaient été fermés dans la foulée des échauffourées et l’insurrection de 2015, la libération de plus de cinq mille prisonniers par la grâce présidentielle, la participation des partis politiques et de la société civile dans la gestion de la vie politique et sociale du pays.