RUTANA, 28 sept (ABP) – Les personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIHs) de la province Rutana (sud-est du Burundi), victimes d’injustice liée à leur état sérologique, sont conviées à se confier à la Commission d’assistance judiciaire (CAJ) pour pouvoir recouvrer leurs droits.
Cet appel a été lancé jeudi à Rutana, lors d’un atelier de dissémination des résultats d’une étude menée depuis septembre 2020 jusqu’en janvier 2021 par les réseaux des personnes vivant avec le VIH afin que les administratifs, les membres des organisations de la société civile, les représentants des réseaux des personnes vivant avec le VIH et les différents chefs de services s’en approprient.
Cette commission est composée de 3 magistrats assis, de 2 magistrats debout et d’un greffier, a indiqué un magistrat qui participait à cette rencontre. Sa mission est de déterminer le bénéficiaire d’une assistance judiciaire, à travers un avocat. Même si bien de gens n’étaient pas au courant de cette commission, aucun enfant ne pourra plus être traduit en justice, quelle que soit la phase à laquelle son dossier se trouve, sans l’assistance d’un avocat, a-t-on souligné.
Au cours de cet atelier, les participants se sont penchés sur différents actes qui montrent que les personnes vivantes avec le VIH sont réellement discriminées et ou stigmatisées.
Des exemples ont été donnés, notamment le cas d’un fonctionnaire dont la cotation porte toujours des mots tels que « malgré son état de santé…, en dépit de sa santé fragile… ».
Cela fait que l’on ne peut même pas être promu alors qu’il arrive que l’on soit plus solide que ceux qui se croient être indemnes, a déploré le représentant provincial des réseaux de personnes vivant avec le VIH/Sida à Rutana. Un autre exemple donné est celui d’un enfant qui, à l’école, n’est pas permis de s’asseoir avec les autres par la simple fausse raison qu’il peut les contaminer.
Les participants se sont résolus de sensibiliser la population à la lutte contre la discrimination et la stigmatisation. Par ailleurs, ils ont fait remarquer que certaines PVVIHs se discriminant elles-mêmes, demandant que ces dernières soient conscientes et se valorisent. Dans le secteur de la santé, les participants ont convenu de sensibiliser leurs collègues à bien accueillir les patients qui recourent à leurs services.