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Les représentants des PVVIH appelées à s’impliquer dans la sensibilisation de la population contre les attitudes de marginalisation à leur égard

ByAdministrateur

Sep 24, 2021

GITEGA/CIBITOKE, 23 sept (ABP) – Les Bureaux provinciaux de la santé (BPS) de Gitega et Cibitoke ont, en collaboration avec le SEP/CNLS, organisé mercredi le 22 septembre, un atelier de diffusion des résultats de l’étude menée pour actualiser les données de l’index de stigmatisation et de discrimination des personnes vivant avec le VIH/Sida.

En province Gitega (centre du Burundi), les représentants des réseaux des personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIH) et d’autres intervenants dans la prévention de nouvelles infections à VIH sont appelées à mener une large sensibilisation de la population sur la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH/Sida, selon Dr Evariste Kwizera, représentant du SEP/CNLS.

Dr Kwizera, qui a présenté mercredi le 22 septembre les résultats de l’étude de l’index de stigmatisation et de discrimination des PVVIH au Burundi menée de septembre 2020 à janvier 2021, a fait savoir que ces comportements existent encore même si des progrès sont enregistrés au niveau national et que des défis à lever sont encore nombreux dans la mesure où vivre avec le statut de PVVIH reste difficile.

Cette étude, menée auprès de 722 PVVIH dont 429 femmes et 293 hommes répartis dans 47 districts sanitaires des 18 provinces que compte le pays, avait l’objectif de se rendre compte de l’état actuel de stigmatisation et d’adopter les stratégies adéquates pour surmonter ces comportements. Ce qui permettrait de transcender la peur ou la crainte des dépistages volontaires à VIH/Sida, de savoir le statut sérologique et de débuter les soins de santé en cas de séropositivité.

Quant à la répartition de l’échantillon au niveau des provinces, Dr Kwizera a indiqué que 46,6% des enquêtés se trouvent dans les cinq provinces abritant les grandes villes du pays, à savoir Bujumbura mairie, Gitega, Ngozi, Kayanza et Muyinga.

D’une manière générale, les résultats de l’étude ont révélé des avancées significatives par rapport aux attitudes de stigmatisation et de discrimination constatées antérieurement. Toutefois, des efforts conjugués des différents intervenants dans ce domaine sont encore à consentir pour renforcer la prévention de nouvelles infections et la protection des droits des PVVIH, a indiqué le représentant du CNLS.

Parmi les défis à lever, les PVVIH enquêtées ont notamment soulevé la persistance des préjugés, avec des actes et un étiquetage dégradants ; ainsi que les différentes formes d’exclusion des PVVIH dans certaines familles, au sein de certaines communautés, sur certains lieux de travail et dans certains établissements scolaires. Ces comportements de marginalisation entretiennent des sentiments de peur aux dépistages volontaires et retardent les PVVIH de débuter le traitement, tandis que certains d’entre eux préfèrent prendre les médicaments en cachette, de peur de divulgation de leur statut sérologique.

Pour pallier à ces attitudes de marginalisation affichée encore par nombre de personnes, l’étude recommande aux différents intervenants dans la prévention et la protection des PVVIH d’œuvrer en synergie d’actions pour mener une large sensibilisation de la population sur l’importance du dépistage volontaire, de la protection des droits des PVVIH, de la scolarisation des enfants PVVIH au même titre que les autres enfants jusqu’au niveau de l’université.

Dr Kwizera a souligné la nécessité de la prise en charge alimentaire des PVVIH en situation vulnérable, comme les prisonniers et les enfants orphelins sans moyens de survie.

Les participants à l’atelier ont également recommandé au ministère en charge de la Lutte contre le Sida d’apporter son édifice pour pouvoir autonomiser les PVVIH par le renforcement de leurs capacités en matière de plaidoyer et de gestion des projets et activités génératrices de revenus. Ils recommandent aussi de mettre en place une stratégie de communication pour impulser, au sein de la population, le changement des attitudes, pratiques et comportements vis-à-vis de la stigmatisation/discrimination des PVVIH.

En province Cibitoke (nord-ouest du Burundi), le gouverneur de province et président du CPLS, OPC1 Carème Bizoza a, dans son discours d’ouverture, exhorté les participants à la non-discrimination des PVVIH qui, a-t-il dit, restent des citoyens comme tout le monde. Ils sont capables de travailler et produire, et ainsi participer au développement de leur province et du pays. Il a plaidé aussi pour un système d’alerte en faveur de ceux qui sont sous le traitement ARV.

D’après le secrétaire permanent du CNLS, Dr Désiré Nduwimana, l’objectif du gouvernement, en la matière, est que jusqu’en 2030, au moins 95% des Burundais auront fait leur dépistage volontaire au VIH/Sida, au moins 95% des cas testés positifs seront sur le traitement ARV, et qu’au moins 95% des personnes qui sont sous le traitement auront leur charge virale indétectable. Il a, en outre, interpellé les prestataires de santé de traiter avec dignité lesdits bénéficiaires de leurs soins et services et de le faire comme une vocation plutôt qu’une profession. Dr Nduwimana a souhaité qu’il y ait la décentralisation jusqu’à la colline des comités de lutte contre le Sida, plaidant pour que le message de sensibilisation contre le VIH soit relayé dans toutes les réunions administratives. Quant à la stigmatisation et la discrimination envers les cas testés positifs du VIH, elles doivent être sanctionnées conformément à la loi, a-t-il précisé.

Cette étude, qualifiée comme descriptive et transversale d’envergure nationale, a été menée de septembre 2020 à janvier 2021, dans 47 districts sanitaires des 18 provinces que compte le pays et auprès de 722 PVVIH réparties dans 147 formations sanitaires, selon le vice-président du Cadre de concertation décisionnel (CCDP+), Mme Dévote Barajenguye, l’orateur du jour. Selon cette dernière, l’étude a porté sur 429 femmes et 293 hommes et a montré que les PVVIH sont stigmatisées par la communauté, dans les structures de soins et par elles-mêmes.

Le leader du CCDP+, M. Hamza Burikukiye, qui était présent dans la réunion, a demandé aux PVVIH d’arrêter d’être passives pour qu’elles soient des acteurs du changement dans la lutte contre le VIH.