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Adoption du projet de loi portant ratification de l’accord de coopération pour l’exécution du projet de gestion intégrée des ressources hydriques au Burundi entre le gouvernement de la République du Burundi et le gouvernement de la République arabe d’Égypte

ByAdministrateur

Jan 13, 2022

BUJUMBURA, 12 jan (ABP) – L’assemblée nationale du Burundi s’est réunie, mercredi le 12janvier 2022 à l’hémicycle de Kigobe, en une séance plénière pour analyser et adopter le projet de loi portant ratification de l’accord de coopération pour l’exécution du projet de gestion intégrée des ressources hydriques au Burundi entre le gouvernement de la République du Burundi et le gouvernement de la République arabe d’Égypte.

Lors de l’exposé des motifs, le ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage Deo Guide Rurema qui était invité pour donner certains éclaircissements y relatifs , a d’abord rappelé que dans le but d’intensifier les liens bilatéraux d’amitié et de coopération ,de renforcer davantage leurs relations bilatérales, de développer et d’étendre leur cadre de coopération ,le gouvernement de la République du Burundi et le gouvernement de la République Arabe d’Égypte ,ont signé l’accord de coopération culturelle, technique et scientifique ,le 16 avril 1973 au Caire en République Arabe d’ Égypte.

                                                                                                          Vue partielle des députés en train d’adopter le projet de loi

Selon le ministre ayant l’environnement dans ses attributions, en date du 23 au 26 mars 2021 ,le Président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye a effectué une visite officielle au Caire, en République Arabe d’Égypte ,en marge de laquelle des accords de coopération et Mémorandum d’entente sectoriels ,y compris l’accord de coopération pour l’exécution du projet de gestion intégrée des ressources hydriques au Burundi, ont été signés le 24 mars 2021,entre le gouvernement de la République du Burundi et le gouvernement de la République Arabe d’Égypte.

Selon M. Rurema, dans cet accord, l’Égypte s’engage à fournir un appui technique orienté vers trois axes dont les études techniques requises pour la construction des barrages de collecte des eaux de pluie sur les toits des maisons (prisons ,écoles , églises ,villages et autres) ,une étude technique pour l’installation et l’entretien du réseau de drainage des eaux de pluie (canalisation et retenue des eaux qui ruissellent d’abord pour protéger les infrastructures ,les biens ,les personnes des sites menacées et autres),une étude technique pour étudier la réalisation d’un projet de planification et de développement de la gestion des ressources en eau au Burundi ( faire une étude générale de faisabilité pour le plan de gestion intégrée des ressources en eau).

Il a ajouté que le projet sera exécuté en 2 phases dont la phase des études techniques au cours de laquelle le Burundi est en train de collecter les données à fournir à la partie égyptienne telle que convenu, et la phase des réalisations du projet. Il a précisé que la meilleure option privilégiée dans de tels accords est de les orienter dans le sens du développement de l’irrigation collinaire, de l’irrigation en milieux urbains là où il y a de l’espace dans le but d’augmenter la production pendant toute l’année.

Concernant le document de montage technique et financier du projet, le ministre a signalé que ce dernier sera conçu par le comité technique mixte (burundais et égyptien) mis en place car le projet à réaliser sera le résultat des études de la phase 1 de l’accord, et la mise en œuvre viendra après la validation des études.

Selon ce représentant du gouvernement, en ratifiant cet accord, le Burundi aura contribué à la mise en œuvre de l’accord de coopération culturelle, technique et scientifique signé entre le gouvernement de la République du Burundi et le gouvernement de la République Arabe d’Égypte, afin de servir d’intérêt des deux peuples.

Il n’a pas oublié de mentionner que le Burundi aura, en outre, contribué à la mise en œuvre de l’initiative Égyptienne pour le développement des pays du bassin du Nil (MOBADRA) au bénéfice de tous les Etats membres de l’initiative du bassin du Nil (IBN) en général, et des deux peuples burundais et égyptien en particulier, à travers une utilisation équitable de toutes les ressources hydriques au Burundi. Il a aussi ajouté que le Burundi aura enfin joué un rôle primordial dans l’atteinte du développement socioéconomique durable, dans le cadre de la promotion du développement économique et la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).

Lors des questions des députés, on a demandé la signification de « gestion équitable de toutes les ressources hydriques au Burundi ». Le ministre a répondu qu’il faut comprendre les bénéfices à partager par les deux pays dans un contexte gagnant-gagnant. Le Burundi ayant la source la plus méridionale du Nil fournit de l’eau à l’Égypte. Il bénéficiera des projets visant la protection et la gestion intégrée des ressources en eau de la part de l’Égypte.

Les élus du peuple ont demandé si dans le contenu de cet accord on a pensé à être en conformité avec le protocole et les conventions de l’EAC dont le Burundi est signataire, expliquant que l’IBN est composé par les pays membres et d’autres non membres de l’EAC. Le ministre a répondu que le contenu de ce document n’est pas contraire à la volonté de l’EAC. Il a expliqué qu’aucun article du traité de l’EAC n’empêche aux pays membres de nouer des relations bilatérales avec un autre pays membre ou non.  Selon lui, c’est une sorte de mise en œuvre de certains articles du traité et des principes de l’EAC dans son programme de gestion intégrée des ressources en eau déjà validé.

Les députés ont aussi soulevé l’inquiétude que la ratification de ce projet de loi peut nuire aux relations bilatérales se trouvant entre le Burundi et l’Éthiopie, arguant que l’Égypte et l’Éthiopie sont en conflit par rapport au fleuve Nil.

Le ministre a tranquillisé en disant que la question du conflit se trouvant entre l’Égypte et l’Éthiopie est en train d’être analysée au niveau de tous les pays membres de l’initiative du bassin du Nil (IBN), et que la ratification dudit projet n’a aucun impact sur les relations d’amitié et de coopération se trouvant entre le Burundi et l’Éthiopie.

Après l’analyse, sur 110 députés qui étaient présents dans la séance plénière, 80 députés soit 72,7%ont voté pour, aucun député n’a voté contre et 30députés soit 27,2% se sont abstenus. Le projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’accord de coopération pour l’exécution du projet de gestion intégrée des ressources hydriques au Burundi entre le gouvernement de la République Arabe d’Égypte a été adopté par le parlement.