BUJUMBURA, 7 fév (ABP) – La cybercriminalité est un fléau dangereux caché derrière l’internet, qui recouvre ainsi toute activité illégale réalisée à travers le cyberespace, a fait remarquer le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, M. Gervais Ndirakobuca, dans son exposé des motifs en rapport avec le projet de loi portant prévention et répression de la cybercriminalité au Burundi, devant les députés réunis en séance plénière vendredi le 4 février 2022 à l’hémicycle de Kigobe.
Selon M. Ndirakobuca, cette nouvelle forme de criminalité dont l’ampleur est considérable, appelle la société et les gouvernements à réagir et à prendre des mesures adéquates pour la combattre, afin de protéger les utilisateurs qui englobent les enfants, les personnes âgées ou autres personnes contre les pédophiles, criminels, terroristes, escrocs, pour ne citer que cela. Il a ajouté que l’auteur et la victime peuvent en effet se trouver partout dans le monde et les infractions commises dans le cyberespace peuvent viser des individus, mais aussi des organisations, des entreprises et même des Etats.
Selon plusieurs rapports sur la cybercriminalité, précise M. Ndirakobuca, 500 milliards de dollars seraient le montant du préjudice subi au monde par an à travers les TIC. En Afrique, le Nigéria, l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et le Kenya sont victimes à des propositions inquiétantes de ce fléau, a exemplifié le ministre ayant la sécurité publique dans ses attributions.
L’Agence burundaise de régulation des télécommunications (ARCT) a révélé que le taux de pénétration mobile au Burundi est de 55%, soit environ 6,5 millions d’utilisateurs, la pénétration internet est de 8,5%, soit 1 million d’utilisateurs. Cette situation est le résultat d’une politique d’expansion du secteur des TIC, indispensable à la promotion des activités publiques et privées intégrées dans les systèmes économiques auxquels ils appartiennent dans l’économie mondiale, a fait remarquer M. Ndirakobuca.
Le ministre en charge de la Sécurité publique a également indiqué qu’une lacune préjudiciable à l’administration de la justice en matière de cyberdélinquance place le Burundi parmi les cibles privilégiées des délinquants du cyberespace qui peuvent s’attaquer à la population à partir de l’étranger ou de l’intérieur du pays, d’où l’élaboration d’une loi spécifique y relative.
A la question de savoir les types de cybercriminalités déjà constatés au Burundi, le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique a énuméré entre autres, les vols de téléphones portables, l’usurpation d’identité numérique sur les réseaux sociaux, l’ingénierie sociale (les rencontres sur les réseaux sociaux), l’exploitation du contenu, la diffamation et la propagation d’informations, la divulgation du contenu confidentiel, les Ping calls (des appels trompeurs pour soutirer de l’argent ou créer la panique, la menace), les escroqueries informatiques (crypto monnaie, shymalls, alliance in motion global, etc.) et la vente des terminaux non homologués.
Quant à ce qui a motivé le gouvernement d’introduire ce projet de loi se rapportant à la cybercriminalité et aux lacunes constatées dans les lois qui existent au Burundi, le ministre ayant la Sécurité publique dans ses attributions a signalé que l’introduction de ce projet de loi de prévention et de lutte contre la cybercriminalité au Burundi a été motivée par le fait qu’il n’existait que des dispositions éparses qui effleurent un tout petit peu le domaine de la cybercriminalité.