GITEGA, 17 fév (ABP) – Le directeur général de l’eau potable et de l’assainissement de base au ministère en charge de l’hydraulique, de l’énergie et des mines réunit du 15 au 17 février 2022, à Gitega tous les intervenants dans le secteur de l’eau potable et de l’assainissement de base pour la bonne gouvernance du secteur.
Dans le discours de circonstance, le secrétaire permanent au ministère de l’hydraulique, de l’énergie et des mines, M. Selemani Khamissi a fait savoir que la couverture en eau potable reste faible malgré les efforts consentis par le gouvernement pour améliorer l’accès à l’eau potable pour tout le monde. C’est pourquoi selon lui, pour faire face à cette problématique, il faut porter une attention particulière sur la coordination des intervenants et des investissements.
Le secrétaire permanent a indiqué que le gouvernement du Burundi souhaite élaborer un schéma directeur d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement pour garantir un milieu rupin en eau, car selon lui, l’eau est la vie au moment où l’assainissement est la dignité.
Dans son exposé, Boniface Barakamfitiye du service équipement Eau à la Regideso, a fait savoir que le service public de l’eau potable est menacé par plusieurs défis. Il a, entre autres, cité la démographie galopante, les infrastructures vétustes, le coût d’investissement énorme, la répartition budgétaire déséquilibrée en défaveur du service en charge de l’eau potable et d’assainissement et le changement climatique observé aux différentes sources de production d’eau potable.
A titre d’exemple, M. Barakamfitiye a expliqué que dans la ville de Bujumbura, les zones périphériques sont plus déficitaires en approvisionnement de l’eau potable. Au nord de la ville, il s’agit des zones Kamenge, Gihosha, Tenga, Carama et Rubirizi. Au sud, il s’agit des zones Musaga, Kamesa, Gisyo, Kibenga rural, Kanyosha et Ruziba. Il a en outre signalé que les centres de Nyanza-Lac, Mwaro, Makamba, Kirundo, Rumonge, Cibitoke et Muramvya connaissent des difficultés en eau potable plus que les autres centres du pays.
Il a ajouté que la ville de Gitega connaît un déficit en eau potable généralisé. Selon lui, dans cette ville, la production journalière d’eau potable connaît un déficit de 42%. La production s’élève à 5800m³ pour une population d’environ 200.000 habitants. Il a fait savoir que le quota journalier revient à 29 litres par jour par habitant au lieu de 50 litres prévus par les normes de l’organisation mondiale de la santé (OMS).
Quant au directeur de l’eau potable et de l’assainissement, M. Nestor Girukwishaka, l’accès au service d’assainissement en milieu scolaire reste limité si on compare l’effectif des élèves et le nombre des latrines. En plus, selon lui, très peu d’écoles disposent des bornes fontaines privées et d’autres n’ont aucune source d’eau potable.
Les élèves font plusieurs kilomètres pour atteindre un point d’eau amélioré. Il a ajouté que plus de 50% des ménages utilisent des toilettes non améliorées, y compris les toilettes partagées.
Pour faire face à ces défis, le directeur de l’eau et de l’assainissement a proposé l’augmentation des financements pour la construction des infrastructures à travers les dialogues contre les partenaires techniques et financiers, le secteur privé et le gouvernement; associer tous les partenaires impliqués dans la chaîne de réalisation et gestion des infrastructures dans la recherche des solutions sur la durabilité des infrastructures ; approprier la gestion des infrastructures par les autorités administratives et responsables scolaires; renforcer les capacités des responsables scolaires sur la valorisation des sous-produits des latrines ; développer un programme national de sensibilisation et de formation de la population sur les bonnes pratiques en matière d’hygiène et assainissement ainsi que la concentration des efforts des intervenants.
Signalons que malgré les défis observés dans le secteur de l’eau potable et d’assainissement, le ministère de l’hydraulique, de l’énergie et des mines a remercié ses partenaires clés, plus particulièrement l’UNICEF qui ne cesse d’appuyer le gouvernement du Burundi dans ses efforts de développement.