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La lèpre peut guérir si elle est traitée à temps

ByAdministrateur

Fév 17, 2022

BUJUMBURA, 17 fév (ABP) – Le ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida a organisé mercredi le 16 février 2022, à Bujumbura, un atelier de sensibilisation des professionnels des médias sur la maladie lépreuse, pour que, à leur tour, ils puissent largement sensibiliser la population en général pour une prise de conscience de tout un chacun en vue de donner sa contribution à travers ses actions dans la lutte contre la lèpre, a constaté l’ABP sur place.

La directrice du programme national intégré de la lutte contre la lèpre et la tuberculose (PNILT), Dr Josélyne Nsanzerugeze a, dans son mot d’ouverture, fait savoir que la lèpre existe bel et bien au Burundi et que si elle est traitée précocement avant que les complications n’arrivent, elle peut guérir sans laisser des séquelles.

Elle a signalé que la journée mondiale de lutte contre la lèpre est célébrée le dernier dimanche du mois de janvier de chaque année, ajoutant que le Burundi s’est joint cette année aux autres pays du monde entier pour célébrer la 69ème journée mondiale dédiée aux malades de la lèpre sous le thème « Unis pour la dignité ». Elle a fait remarquer que cet atelier media est une occasion d’annoncer les activités qui ont été prévues au Burundi pour continuer à sensibiliser la population à connaître la problématique et les défis qui hantent les malades lépreux au Burundi.

Dans son exposé sur la situation épidémiologique de la lèpre au Burundi, Mme Nsanzerugeze a signalé que depuis 1988 jusqu’en 2021, les cas et les types de lèpre ont augmenté selon l’année, tandis que l’augmentation importante s’est observée dans les années 2010, 2014 et 2021, suite au relâchement de la prise de conscience dans la lutte contre cette maladie transmissible.

Quant à la stratégie de lutte contre la lèpre définie par le PNILT, il s’agit de la détection précoce accompagnée par le traitement, détection et prise en charge de la réaction lépreuse ainsi que la réadaptation physique et la réinsertion socio-économique qui visent la prise en charge des incapacités, a-t-elle fait remarquer.

Le chef de service dépistage et prise en charge de la lèpre au sein du ministère en charge de la Santé publique, Dr Pancras Ntibarufata, qui a exposé sur la définition, la transmission et les signes cliniques de la lèpre, a fait remarquer que la lèpre est une maladie chronique infectieuse causée par un bacille (Mycobacterium leprae ou Bacille de Hansen) qui affecte les nerfs périphériques, la peau et les muqueuses.

Dr Ntibarufata a fait remarquer que la source d’infection est toujours un être humain multi bacillaire non traité. Une fois non traitée, la lèpre occasionne de graves infirmités, a-t-il souligné avant de signaler que la période d’incubation va de deux ans à huit ans, avec une moyenne se situant autour de cinq ans.

Faute de traitement, la lèpre « pauci bacillaire », appelée aussi lèpre non contagieuse, évolue selon l’immunité du sujet vers la lèpre « multi bacillaire » contagieuse. La lèpre pauci bacillaire commence généralement par des sensations de picotements au niveau de la peau, tandis que la lèpre multi bacillaire contagieuse se développe chez le sujet fragile, a révélé Dr Ntibarufata.

A son tour, Dr Epipode Ntawuyamara, médecin enseignant-chercheur en dermatologie-vénérologie à l’université du Burundi, a, dans son exposé sur le diagnostic différentiel de la lèpre, fait remarquer qu’il y a d’autres maladies qui présentent des signes cliniques semblables à ceux de la lèpre, telles que le pityriasis (Urubandu), la sarcoïdose, et bien d’autres.

Se basant sur les saintes écritures tirées du livre de Lévitiques chapitre 13 du 1er verset au 4ème, Dr Ntawuyamara s’est joint aux autres exposants en soulignant qu’il faut se diriger vers les structures sanitaires chaque fois qu’on verra une tumeur, une tache blanche qui ressemble à une plaie de lèpre sur la peau et qu’on ne ressent ni douleur ni chaleur.

Onésime Bukuru, originaire de la commune Buganda en province Cibitoke a révélé qu’il était un malade lépreux depuis 1994 avec l’apparition des taches sur le dos, ajoutant qu’il ne ressentait aucune douleur.

En 2000, il tomba malade du paludisme et c’est à ce moment-là qu’il s’adressa au médecin qui lui révéla être malade de la lèpre. « J’ai pris des médicaments pendant 12 mois et je suis guéri sauf les doigts du bras gauche », a-t-il témoigné tout en remerciant le PNILT et l’Action Damien pour le traitement gratuit et leur soutien tant moral que matériel.

Cet atelier media a également vu la participation du délégué du représentant de l’OMS au Burundi, le représentant de l’ONG Action Damien-Belgique au Burundi, Dr Sawadogo Michel qui a exposé sur les interventions pour la réhabilitation physique et la réinsertion socio-économique des malades lépreux, ainsi que les cadres du ministère de la Santé publique et de la lutte contre le SIDA.

Vue partielle des participants