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Elaboration de la politique minière au Burundi pour maximiser les bénéfices dans ce secteur

ByAdministrateur

Mar 23, 2022

BUJUMBURA, 22 mars (ABP) – Le secteur minier présente une opportunité d’accroître sensiblement les recettes de l’Etat, mais aussi un certain nombre de risques comme l’indique le document de politique minière du Burundi présenté au Conseil des ministres du 16 mars 2022 par le ministre en charge des Mines, M. Ibrahim Uwizeye.

Il a expliqué que disposer d’une politique minière est d’une importance capitale pour avoir une vision claire, permettant de maximiser les bénéfices dans ce secteur et de limiter les risques y relatifs. Ainsi, l’implication et la concertation des différentes parties prenantes sont indispensables.

Le gouvernement du Burundi a reconnu cette nécessité d’élaborer le document de politique minière selon un processus inclusif qui a impliqué tous les intervenants dans le secteur minier d’après le communiqué du secrétariat général de l’Etat. Son élaboration s’est inspirée de la Vision minière africaine (VMA) et de l’expérience de certains pays africains ayant déjà mis en place des politiques modernes et attractives pour le développement durable du secteur minier. De surcroît, cette politique doit orienter l’évolution du secteur minier en se conformant aux nouvelles orientations des politiques nationales et internationales, notamment le Plan National de Développement, l’Initiative Régionale de lutte contre l’exploitation illégale des Ressources Naturelles, et d’autres.

Le document comprend une analyse de la situation du secteur minier, des principes directeurs de cette politique, les objectifs et les stratégies pour sa mise en œuvre, ainsi qu’un plan de mise en œuvre de cette politique minière.

La vision de cette politique est d’avoir un secteur extractif développé, compétitif, contribuant de manière significative au développement socio-économique durable du pays.

A l’issue de l’analyse, le Conseil des ministres a adopté ce projet, avec quelques observations et recommandations.

L’Etat, en tant que propriétaire du sous-sol, ne doit pas seulement jouer le rôle de régulateur du secteur minier mais doit aussi tout superviser depuis la recherche jusqu’à l’exploitation. L’octroi des concessions des périmètres miniers est à abandonner.

Dans l’exploitation minière, il faut calculer la quantité des minerais correspondant au capital apporté par l’investisseur pour le désintéresser, et s’entendre sur la suite pour que le principe gagnant-gagnant soit respecté.  Il faut mettre un accent particulier sur l’or qui devra avoir des dispositions spécifiques concernant son exploitation, prévoir des mécanismes permettant à l’Etat d’exploiter l’or, le conserver et le commercialiser.

L’Office Burundais des Mines et Carrières doit utiliser les coopératives pour l’exploitation de l’or, les collecter et rémunérer ces coopératives. Il doit être redynamisé pour qu’il joue son rôle.

Le gouvernement, à travers les ministères en charge des finances et des Mines, doit se donner un objectif et un chronogramme sur les quantités de réserves en or et en devises à disposer sur une période bien déterminée, et prendre des mesures décourageant les intermédiaires-collecteurs de l’or et ordonner les coopératives à vendre directement à la Banque centrale.

Le gouvernement devrait mettre en place une raffinerie permettant de transformer l’or en lingot.

La révision du code minier est à accélérer, mais en attendant, les activités en cours en rapport avec l’exploitation minière doivent continuer mais dans un cadre gagnant-gagnant. Dans le cadre de l’élaboration de la carte minière, il faudra continuer à demander le rapatriement des cartes minières se trouvant à l’étranger pour une lecture parallèle et une complémentarité avec les recherches réalisées par les experts nationaux. Dans l’exploitation des minerais, il faut exiger la protection et la restauration des écosystèmes.

Dans l’exploitation des mines, l’Etat peut exploiter seul, s’associer aux sociétés minières ou confier l’activité d’exploitation à une société moyennant rémunération.

Concernant la ressource naturelle « eau » qui est beaucoup commercialisée actuellement, les opérateurs dans ce domaine doivent payer à l’Etat car il ne peut pas se limiter à la perception des taxes seulement. S’agissant des minerais de terres rares produits et en stock pour le moment, il faut qu’ils soient commercialisés pour que l’Etat en tire des revenus, indique le communiqué.