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La culture du palmier à huile ne constitue plus une menace de pollution du lac Tanganyika

ByAdministrateur

Avr 29, 2022

RUMONGE, 28 avr (ABP) – La province de Rumonge est réputée pour sa spécialité de culture du palmier à huile. Une culture qui était réputée, il y a 10 ans pour sa contribution à la pollution du lac Tanganyika, une affirmation de Christian Nimubona, directeur agronomique à l’Office de l’Huile de Palme du Burundi (OHP).

Ainsi, il fait référence aux années d’avant 2012, où les usines de production de l’huile qui utilisent des machines motorisées dans le temps, occasionnaient une importante pollution par le rejet des effluents (déchets de production) dans les rivières affluentes du lac Tanganyika. Il l’a annoncé aux journalistes au sein du réseau national de communication et d’information sur la réduction des risques et catastrophes ; en tournée en province Rumonge avec l’appui du PNUD.

Selon M. Nimubona, la tendance s’est inversée à partir de 2012. Avec la constatation de cette pollution, l’OHP a mené une vaste campagne de sensibilisation à l’endroit des extracteurs pour l’abandon du rejet des effluents dans les affluents du lac Tanganyika. Prônant de les utiliser plutôt pour la fertilisation des cultures.

« Aujourd’hui cette campagne qui a débuté en 2012 a déjà produit des résultats appréciables », a-t-il constaté, indiquant que la plupart des unités de production ne jette plus les effluents dans le lac Tanganyika mais les utilisent dans la fertilisation des cultures. Surtout que les unités sont pour la plupart installées dans les plantations de palmiers à huile. Ces effluents produits sont utilisés dans la fertilisation des palmiers et autres cultures. Un phénomène étendu chez les agriculteurs en saison sèche qui viennent acheter la fraction solide des effluents pour les utiliser dans leurs champs. Les extracteurs qui ne se conforment pas à ces exigences environnementales, sont passibles d’une amende jusqu’à 400.000fbu, de la part de l’OHP pour décourager pareils cas.

Une directive est appliquée par Gérard Ndikuriyo, un exploitant propriétaire d’une usine de production d’huile de palme. « Les déchets des palmeraies solides sont utilisés dans nos champs et sont de très bons fertilisants. Au moment où le fumier de FOMI fait défaut, nos fumiers sont beaucoup sollicités et sont très efficaces, la production est conséquente », a-t-il expliqué.

Faisant savoir que des quantités de ce fumier sont exportées vers d’autres provinces. Il interpelle ceux qui polluent encore le lac à l’abandon de ce comportement du moment que les déchets rapportent de l’argent. Pascasie Ndayizeye et Anne Munyana, qui achètent la noix du palmier à huile dans les usines pour en tirer profit attestent qu’elles y trouvent leur compte aussi « la noix que nous broyons est vendu pour la production de savon et huile, tandis que nous vendons les déchets à l’endroit des agriculteurs. Nous sommes capables de nous rationner et de payer nos loyers grâce à cela ».

Le directeur agronomique à l’OHP relève que le secteur de la transformation de l’huile de palme est un secteur en pleine expansion.

Actuellement, il connaît un nombre important d’unités de transformations, « on compte autour de 440 unités artisanales améliorées au niveau national qui transforment plus de 70% d’huile de palme que l’on consomme ; la plupart respecte les normes environnementales ». Il relève que les unités artisanales manuelles, d’exploitation familiale sont en perte de vitesse face à celles améliorées (à machines motorisées). Tandis qu’au niveau des unités de production industrielle on suit les normes de protection de l’environnement, dont celui du Tanganyika, a-t-il souligné.