GITEGA, 5 juil (ABP) – Les artistes de la province de Gitega (centre du pays) sollicitent une intervention agissante du ministère ayant l’art et la culture dans ses attributions, pour faire rayonner leurs œuvres tant au niveau local qu’à l’extérieur du pays. Ils expliquent que la promotion de l’art d’un pays revient à faire connaître celui-ci tant à ses citoyens qu’aux étrangers. Conséquemment, ajoutent-ils, l’artiste y voit une source de vie et le pays y perçoit des recettes. Telles sont les observations de certains artistes contactés par l’ABP, pour s’exprimer sur leur métier et ses défis.
A ce propos, M. Thaddée Ndikubwayo, un sexagénaire sculpteur du centre urbain de Gitega, a expliqué avec regret, que les artistes travaillent chacun dans son coin et d’une façon éparpillée. Méconnu à la clientèle, a-t-il continué, le métier d’artiste devient ainsi moins rémunérateur et l’artiste ne se sent pas épanoui. Pour étayer davantage ses propos, M. Ndikubwayo a indiqué que l’artiste burundais ne peut compter sur son compatriote du fait qu’elle n’est pas friande de leurs produits.
Toutefois, a-t-il nuancé, le peu de gens qui fréquentent nos ateliers sont entre autres l’église catholique qui fait des commandes des objets liturgiques, des familles qui achètent des lances en bois à donner aux héritiers de famille lors des cérémonies de levée de deuil du défunt chef de famille, ainsi que des futurs mariés qui font les commandes des cadeaux à échanger le jour des cérémonies nuptiales. S’exprimant sur des solutions susceptibles de rendre leurs œuvres artistiques plus rentables, M. Ndikubwayo a plaidé à l’autorité compétente d’octroyer aux artistes de Gitega un site de production et d’exposition-vente des produits artistiques. « Ceci faciliterait la visibilité de nos œuvres et la clientèle en suivrait », a-t-il dit, avant d’ajouter que l’artiste et l’État, à leur tour, y trouveraient ainsi chacun son compte.
Au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération au Développement, il a plaidé de cheminer les visiteurs étrangers et les touristes dans les sites artistes pour y faire des achats. Quant au ministère ayant l’art et la culture dans ses attributions, il a demandé de promouvoir l’échange d’expériences avec les artistes de la sous-région, en vue d’améliorer leurs connaissances et de créer des stands artistiques dans les pays de l’EAC (East African Community), où le tourisme est très développé ou dans les pays occidentaux où les œuvres artistiques sont très appréciées.
Quant à M. Lazare Rurerekana, un septuagénaire sculpteur résidant dans le quartier de Mushasha, il a recommandé au ministère précité de ménager plus d’efforts dans la recherche des marchés d’écoulement des produits artistiques en dehors du pays.
« Le métier d’artiste mérite la valorisation pour créer la place au soleil aux artistes au même titre que les autres producteurs économiques du pays », a-t-il conclu. De pareils points de vue ont été recueillis auprès de Mme Stéphanie Kaberure qui fait la vannerie et M. Serges Nduhuye, un peintre à base des écorces sèches du bananier.