BUJUMBURA, 28 juil (ABP) – Le premier ministre de la République du Burundi M. Alain Guillaume Bunyoni a procédé jeudi le 28 juillet 2022 à Bujumbura, à l’ouverture solennelle de la première édition de la semaine dédiée à l’assurance au Burundi.
Dans son allocution de circonstance prononcée à cette occasion, le premier ministre a fait savoir que cette activité se tient au moment où le secteur des assurances connait un essor. En effet, a-t-il ajouté, une évaluation du secteur financier burundais effectuée en 2009 avait décelé un bon nombre de lacunes du secteur des assurances du Burundi. Il a précisé, en outre, que le gouvernement du Burundi, dans sa stratégie de développement du secteur financier de 2011-2017, a envisagé une série de réformes au niveau des assurances, notamment la modernisation et l’ouverture du marché des assurances, la redynamisation urgente de l’organe de supervision et de contrôle des assurances crée en 2011, la réforme des textes légaux et réglementaires régissant ce secteur ainsi que la mise en place d’un plan de comptable spécifique aux assurances qui était inexistant.
Il a, en outre indiqué que le gouvernement s’était assigné trois objectifs opérationnels à savoir la promotion du secteur par la restructuration des sociétés nationales et le développement de nouveaux produits, l’ouverture du marché au sociétés étrangères ainsi que la réglementation de l’activité des intermédiaires d’assurances. Il y a également le renforcement des capacités techniques des acteurs du marché et le renforcement du contrôle des sociétés d’assurances par l’opérationnalisation effective de l’Agence de régulation et de contrôle des assurances (ARCA).
Selon le M. Bunyoni il y a lieu d’affirmer que ces objectifs ont été atteints. En effet, a-t-il poursuivi, l’opérationnalisation de l’(ARCA) a été effective à partir de l’année 2013, où le gouvernement du Burundi l’a dotée des moyens nécessaires pour l’outiller à bien assumer ses missions. Il a précisé que l’ARCA a effectué depuis 2014 des contrôles sur pièces et sur place des acteurs du secteur et publié des rapports annuels du secteur des assurances qui donne la photo de l’industrie des assurances du Burundi. Elle instruit aussi depuis 2017, des dossiers de plaints et litiges des victimes, assurés ou bénéficiaires d’assurances contre les compagnies d’assurances pour non-paiement des indemnisations, des plaintes des courtiers contre les compagnies d’assurance pour non-paiement des commissions et des plaintes des assureurs contre d’autres pour non-remboursement des dossiers recours. Ces dossiers sont pour la plupart clôturés à la satisfaction des parties plaignantes, a-t-il expliqué.
M.Bunyoni a fait remarquer qu’au cours des campagnes de sensibilisation sur les assurances menées par l’ARCA au cours de ces derniers temps dans tout le pays, la population burundaise a émis certaines recommandations à l’endroit des assureurs comme par exemples décentraliser les services des sociétés d’assurances pour être auprès du public et contribuer à l’éducation de la population sur l’assurance.
Selon lui, cette activité rencontre le souhait de la population et il faudrait qu’elle soit organisée à l’intérieur du pays pour que la population rurale soit, elle aussi, informée sur les différents produits d’assurances disponibles et puisse s’assurer contre les risques.
Il faudrait, en outre, que ces agences des sociétés d’assurances soient implantées dans les différentes communes et provinces du pays pour réduire les dépenses de la population obligée de se déplacer maintenant vers leurs sièges sociaux pour souscrire aux contrats d’assurance, déclarer un sinistre, réclamer les indemnités dues, déposer une assignation, etc.
C’est ainsi qu’il a profité de l’occasion pour rappeler aux assureurs que la promotion du secteur des assurances passe aussi nécessairement par le respect de la réglementation des assurances. « Je les encourage surtout au respect des dispositions relatives à la solvabilité, à la couverture des engagements réglementés et au paiement des sinistres dans les délais légaux, non seulement pour ne pas s’exposer aux sanctions mais aussi et surtout pour relever la santé financière des entreprises, a-t-il souligné. Il ne faudrait pas oublier que le paiement des sinistres dans les délais va aussi influencer positivement l’image que la population a des assureurs et instaurer la confiance entre assureurs et assurés, a-t-il ajouté ».
A travers un mot de bienvenue prononcé, un peu avant l’ouverture officielle, le maire de la ville de Bujumbura M. Jimmy Hatungimana a fait savoir que cet évènement d’envergure nationale se tient au moment où la population burundaise est très peu sensibilisée sur l’assurance des risques.
La plupart des personnes ne connaissent que l’assurance de la responsabilité civiles des véhicules automoteurs qui est obligatoire et ignorent les autres produits d’assurances vie et non vie vendus par les sociétés d’assurances opérant au Burundi. Il espère que les activités de la semaine dédiée à l’assurance au Burundi sera une bonne opportunité pour les assureurs de se rapprocher du grand public, de faire connaitre leur métier, d’améliorer l’image que les burundais ont de l’assurance et de les amener à souscrire à l’assurance pour se protéger contre les risques, protéger leurs familles et leurs patrimoines. Cette situation contribuera au bien être des ménages et partant au développement économique du pays, a-t-il estimé.
Signalons que les activités de la semaine dédiée à l’assurance au Burundi vont se tenir sous le thème : « Le rôle socio-économique de l’assurance ».